Fumée blanche à l’issue du conclave budgétaire du 1er avril dernier pour plus de 17.200 conjoints aidants. Le gouvernement fédéral a approuvé une revendication portée de longue date par l’Union des Agricultrices Wallonnes et la FWA (avec l’Agrofront) : l’accès pour tous ceux nés entre 1956 et 1968 au calcul de la condition d’ouverture à la pension minimum. « Une décision historique » se réjouit le Ministre de l’Agriculture, David Clarinval. Entretien !
Propos recueillis par Ronald Pirlot (Pleinchamp)
Pleinchamp : Le Gouvernement fédéral a approuvé en date du 1er avril la réforme des conditions d’ouverture à l’accès à la pension pour les conjoints aidants. Pouvez-vous expliquer en quoi elle consiste ?
David Clarinval : « Pour faire simple, depuis le 1er juillet 2005, chaque conjoint aidant doit s’assujettir au « maxi-statut » mis en place à l’époque par Sabine Laruelle. Ce qui lui permet, au bout de minimum 30 ans de carrière, d’accéder aux droits à la pension. Si cela ne pose pas de problèmes pour les personnes admises à la retraite après 2035, quid des autres âgées de 65 ans avant cette date. Jusqu’à présent, celles et ceux qui, parfois, avaient cotisé 25 ans ne pouvaient prétendre à rien. C’était profondément injuste ».
PC : Et désormais ?
DC : « Un conjoint aidant né entre 1956 et 1968 pourra prétendre accéder à la pension minimale pour indépendant dès lors qu’il pourra prouver avoir cotisé durant au moins 2/3 du temps écoulé entre le 1er janvier 2003 (date de la possibilité de s’assujettir au maxi-statut sur base volontaire) et la date de sa mise à la retraite.
Prenons l’exemple d’une personne qui aura 65 ans en 2029. Si je retire 3 ans (cfr la date de 2003), cela fait 26 ans. Si je prends 2/3 de 26 ans, la personne devra donc prouver 18 ans de carrière pour prétendre à l’accès à la pension minimale pour indépendant ».
PC : Concrètement, combien de personnes sont concernées par cette réforme ?
DC : « Potentiellement, nous avons comptabilisé 17.262 conjoints aidants qui, désormais, peuvent prétendre à une pension. Ce qui rend cette réforme tout bonnement historique. Et ce n’est que justice rendue. Je tiens à préciser que cette mesure a été obtenue après concertation avec les partenaires sociaux, et principalement agricoles. Et qu’elle s’inscrit dans la continuité des orientations prises en son temps par Sabine Laruelle que je tiens à saluer ».
PC : Budgétairement, quels sont les montants qui lui sont affectés ?
DC : « On parle ici d’une enveloppe globale de plusieurs centaines de millions d’€, avec un budget croissant jusqu’en 2035. Après, ça diminuera. Je le répète, cette mesure que j’ai défendue depuis mon entrée en service est historique ! ».