5 tendances qui vont déterminer nos achats alimentaires dans le futur

GfK collecte (via une appli Smartphone) les données de 6000 ménages belges quant à leurs achats chaque fois qu’ils font leurs courses (toutes enseignes de supermarché confondues et magasins à la ferme), cela constitue la Base de données de GfK sur laquelle se base leurs études et analyses.

« En examinant ce que les gens achètent, on peut en déduire ce qu’ils sont, ce qu’ils font »

  1. La commodité – « moins d’efforts au fourneau, moins de temps en cuisine »

« On remarque que les produits permettant de gagner du temps ou de faire moins d’efforts sont en progression sur le long terme »

En prenant comme repères des produits ayant une certaine commodité (plats préparés, pizzas, salade-repas, quiches, sauces prêtes à l’emploi…), les taux d’évolution (entre 2018 et 2022) montrent une progression pour les catégories de produits qui permettent d’économiser du temps (de passer moins de temps en cuisine) : plats préparés – hausse de 13% en 5 ans ; fruits prédécoupés – les volumes ont doublé en 5 ans ! « Pour ne pas devoir éplucher sa pomme ou jeter le trognon, les consommateurs sont prêts à payer plus ! »

Si on zoome sur les chiffres de la dernière année (22/21), l’évolution des achats est parfois en baisse pour certains produits de grande consommation : ceci pouvant être expliqué par le fait que les consommateurs sont retournés dans l’HoReCa (réouverture de l’économie après le Covid) et par l’inflation qui « force » le consommateur à diminuer ses achats vu la hausse des prix. Le consommateur est devenu plus prudent en n’achetant moins ou plus du tout certains produits de grande consommation.

« Le consommateur parvient à éviter 2/3 de l’inflation pour ses achats de produits de grande consommation, en faisant ses courses différemment : en achetant en moins grande quantité et moins cher »

Une autre forme de commodité en alimentation, ce sont les box à cuisiner/colis repas (ex. : HelloFresh) : on constate une hausse de près de 70% du nombre de colis qui a été livré (2018 – 2022).

En ce qui concerne des produits de base comme les pâtes, le riz, la pomme de terre ; les 2 premiers sont en progression (en volume), car ces produits sont plus rapides à cuisiner.

Par contre, en termes de volumes, la consommation de pommes de terre « prêtes à l’emploi » (épluchées, découpées, surgelées, précuites…) augmente. C’est plus facile et rapide !

  1. Flexitarisme

C’est un fait, les produits végétariens sont en progression dans l’univers de la consommation. C’est une tendance et elle est en hausse. Le futur évolue vers un mix entre produits animaux et végétariens et même vers moins de produits animaux et plus de produits végétariens ; ce qui aura évidemment un impact sur ce que l’on achète et sur ce que l’on demande aux producteurs.

Malgré la croissance constatée jusqu’en 2021, 2022 est une mauvaise année pour les alternatives veggie/vegan sur la consommation totale de produits végétariens (principalement pour les substituts de produits laitiers pour lesquels on constate une baisse, ceux-ci étant 50 à 60% plus chers (idem pour les substituts de viande), mais quelques segments du marché sont en progression malgré tout : substituts de charcuterie, pâtes à tartiner, salades repas, et viande en conserve végétariennes.

Cette baisse de consommation s’explique par le fait que lorsque l’on achète un produit végétarien, il faut en payer le prix ! Avec l’augmentation de l’inflation, le consommateur est beaucoup plus attentif au prix…

« L’achat de produits végétariens/vegan demande un effort financier considérable comparé à ce qu’il est supposé remplacer ; le prix moyen est nettement supérieur à l’alternative animale ».

Cependant, malgré cette année 2022 en baisse, la consommation de produits végétariens va continuer d’augmenter… Si on s’intéresse au comportement des consommateurs de moins de 30 ans, ceux-ci sont des beaucoup plus gros consommateurs de produits végétariens que les retraités. Et dans 20 ans, la catégorie des retraités qui consomment de la viande sera remplacée par des personnes flexitariennes de 50 ans… Et M Lambert le souligne, Le mouvement démographique fera donc en sorte que la consommation de produits végétariens qui est actuellement plus adoptée par les jeunes sera majoritaire dans les achats du consommateur moyen.

« Nos modes de consommation sont déterminés, établis pendant notre jeunesse, avant 30 ans »

La majorité des ménages adopte le flexitarisme : le pourcentage de ménages Belges achetant des produits veggie/vegan est en hausse : en 2022, plus de 70% des ménages ont acheté au moins une fois par an un produit de substitution animale.

  1. Le circuit court

Pour ce point, les données additionnent les achats à la ferme ainsi que les marchés fermiers.

La part de marché du circuit court pour les produits frais achetés en Belgique est de 1% (1,2% en Wallonie, 1% en Flandre et 0,7% à Bruxelles).

Qui est l’acheteur/le consommateur en circuit court ?

Le circuit court attire principalement les personnes âgées (60% de 50 ans et plus), même si en Wallonie la clientèle est un peu plus jeune qu’en Flandre. Les ménages avec enfants ayant un faible revenu sont sous-représentés : ils achètent peu en circuit court, ce qui peut être lié à deux critères ; au prix et au temps à consacrer pour faire ses courses (limiter les déplacements).

Un ménage belge sur sept fait ses achats en circuit court au moins une fois par an : avec comme particularité que les personnes vivant en milieu rural ont plus de possibilités d’acheter en circuit court que les consommateurs vivant en grandes agglomérations.

Qu’est-ce qu’on achète en circuit court ?

Les achats sont influencés par l’offre, qui diffère par région.

Le top 5 (par rapport au chiffre d’affaires total) est le suivant : pour la Flandre ; légumes, viande, pommes de terre, petits fruits, pommes et poires – pour la Wallonie ; viande, charcuterie et salaisons, légumes, volaille, petits fruits.

  1. Le prix – « un consommateur souvent impitoyable quand il s’agit du prix »

Le prix est le critère dominant pour les achats.

Le consommateur fait majoritairement ses achats dans les magasins les moins chers : pour 2022, les enseignes de grandes distribution (dont la communication/image est basée sur un prix bas) qui sont en progression sont Aldi, Lidl, ou bien « faire ses achats hors Belgique ».

En 2022, le consommateur a déserté les magasins bio : le bio a l’image d’être cher, leur chiffre d’affaires a diminué de 22% sur 2022…

  1. Le fossé entre les générations : de père/mère en fils/fille ?

Nos habitudes alimentaires changent…

La comparaison entre le régime alimentaire/les aliments les plus consommés de l’ancienne et de la jeune génération est assez révélatrice :

  • Pour les 65 ans et plus, il s’agit d’une gastronomie traditionnelle (27% des ménages) (gibier, vin, beurre, poisson frais…) et M Lambert attire notre attention sur le fait que dans 20 ou 30 ans ces consommateurs ne seront plus là…
  • Pour les moins de 30 ans (6% des ménages), les habitudes de consommation sont toutes autres : plutôt du prêt à manger et du grignotage. Ils sont adeptes de la commodité avec des produits complétement ou presque préparés, ils ne veulent pas passer beaucoup de temps en cuisine (colis repas, boissons énergisantes, conserve de viande, « junk food » …)

La présentation de ces tendances nous en dit plus sur le consommateur de demain : un consommateur adepte de la commodité, flexitarien et de moins en moins conscient des saisons.

GfK

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