Impact de la baisse du pouvoir d’achat sur la consommation des Belges francophones

L'étude de marché réalisée par l’Observatoire de la consommation dresse un premier état des lieux quant à la baisse du pouvoir d’achat des Belges francophones. Celle-ci a été menée sur un panel représentatif de 500 Belges francophones âgés de 18 à 64 ans (avec une marge d'erreur d'environ 4,4 %). Ces données ont été récoltées entre avril et mai 2022.

Cette étude montre qu’un Belge francophone sur deux se dit très inquiet face à l'augmentation des coûts. Par exemple, 54% d’entre eux estiment que leur niveau de bien-être en est affecté et 50% affirment que cela a impacté leurs projets immobiliers. Quant à l’impact de la crise sur leur pouvoir d’achat, 71 % des répondants accordent, sur une échelle de 1 à 10, une note supérieure à huit ; ce qui souligne l’impact important ressenti par les consommateurs interrogés.

Au niveau de l’impact de la hausse des prix sur l'alimentation, l’étude s’est intéressée aux catégories de produits pour lesquelles le consommateur envisage de réaliser des économies et donc d’en diminuer sa consommation : presqu’un quart du panel (24%) envisage de diminuer sa consommation de plats préparés, suivent les produits viandeux (22%), les boissons alcoolisées et non alcoolisées (21%), le pain et les produits de boulangerie (15%), les fruits et légumes (11%) et les produits laitiers (10%).

Par rapport au budget alloué à l’alimentation, la tendance et les prévisions sont à la hausse : en Mai 2022, 43% des répondants estimaient consacrer plus de 20% du budget à leur alimentation ; pour 47% d’entre eux en Août 2022 ; le budget consacré à l’alimentation est donc en hausse, très peu des répondants pensent que leur budget alimentaire va diminuer…

Dans un contexte plus général, 36 % des Belges francophones envisagent de faire des économies sur leur alimentation.

La priorité pour le consommateur est donc son pouvoir d’achat, le prix étant un frein à la consommation important : le Belge se tourne vers des marques de distributeurs réputées moins chères, on constate également une augmentation des parts de marché pour le hard discount/discount, il fréquente les magasins étrangers…

En ce qui concerne le comportement des consommateurs face à la crise, 52% des répondants ont affirmé avoir adapté leurs habitudes d’achats alimentaires. Ces changements dans leurs habitudes consistent à acheter des produits en réduction, à n’acheter que l’essentiel, à acheter moins ou à acheter les marques distributeurs, à comparer les prix...

Dans l’évolution des comportements alimentaires, les critères liés aux prix vont gagner en importance dans les choix des consommateurs. La provenance des aliments restera un critère de choix stable pour la moitié des répondants, quant au fait de consommer des produits Bio, l’importance d’en consommer va diminuer et ne sera plus un critère prépondérant.

Aux niveau des comportements que les consommateurs seraient prêts à adopter, on remarque que neuf consommateurs sur dix sont ouverts, à comparer davantage les prix pour faire face au contexte de crise. Sept sur dix sont ouverts à acheter des marques de distributeurs, mais on remarque que plus de 60% d'entre eux sont ouverts à consommer des produits wallons et à solliciter des commerces locaux.

La conclusion générale des analyses de cette étude a permis de mettre en lumière que l’inquiétude des consommateurs du fait de la crise en Ukraine et des suites de la crise Covid est majeure…

Trois conséquences sont à noter par rapport à cette inquiétude des consommateurs : faire des économies dans de nombreux domaines, notamment dans le domaine alimentaire, adapter son mode de consommation et adopter des comportements renforçant son pouvoir d’achat.

Dans ce cadre, l’Observatoire de la consommation nous a livré les réflexions et pistes de solutions suivantes :

  • Développer la communication :
    • Sur les attentes et pratiques des consommateurs (trucs et astuces), ce qui permettra au consommateur d’augmenter son pouvoir d’achat (même si l’information est utile aussi bien pour les consommateurs que pour les producteurs) ;
    • Informer sur les caractéristiques des produits locaux et Bio, car le consommateur ne fait pas forcément le lien entre ses attentes et les caractéristiques de ces produits ; alors que les deux se rejoignent pour plusieurs critères/caractéristiques, (méconnaissance du consommateur) ;
    • En réponse au point précédent, questionner le consommateur sur sa connaissance  des circuits courts, des produits locaux, de l’agriculture Bio… (travail en cours à l’APAQ-W).
  • Diversifier les canaux de commercialisation des produits locaux, ce qui permettrait de renforcer le lien entre producteurs et consommateurs ; car si l’offre est élargie le consommateur aura une meilleure vision du potentiel des produits locaux.

Les résultats de cette étude montrent par ailleurs que le consommateur n’est pas du tout réfractaire par rapport à l’achat de produits locaux. L’APAQ-W a donc mis en place d’autres études pour mieux comprendre la pénétration des produits locaux au sein de la population ainsi que les forces/faiblesses/opportunités/menaces des différents canaux de distribution/vente de ceux-ci ; ou leur utilisation dans l’HoReCa et les cuisines de collectivités.

  • « Le consommateur est l’artisan de sa propre consommation » : l'étude montre qu’il a déjà mis en place des adaptations et qu’il envisage de les ajuster à l'avenir. Ces solutions/pistes mises en place peuvent être de diviser ses achats (diversifier ses lieux d’achats/dans différents points de vente), mixer différentes mesures qui ont un impact sur son pouvoir d’achat, comparer les prix, consommer moins mais mieux (en référence à la qualité des produits), etc.

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