Au cours de cet été 2020, les services d'inspection sociale effectuent, au niveau national, des contrôles flash dans les secteurs de l’horticulture et de l’agriculture. Ces contrôles s'inscrivent dans le plan de lutte contre la fraude sociale établi par le Service d'Information et Recherche Sociale (SIRS).
Un objectif principalement dissuasif
Ces contrôles flash poursuivent un but principalement dissuasif : ils veulent faire prendre conscience aux entreprises du secteur que le risque d'être en infraction est bien réel. Mais ce caractère préventif n'empêche pas les services d'inspection de prendre des sanctions s'ils constatent des infractions lourdes à la législation sociale. Cette action de grande ampleur intervient en plus des contrôles habituels aléatoires.
Une check-list pour vous y préparer
Le SIRS propose sur son site internet une check-list « Que peut vous demander un inspecteur lors d’un contrôle non annoncé? » qui est spécifique pour les secteurs verts, à côté de celles qui existent pour les autres secteurs : https://www.sirs.belgique.be/fr/publications/secteurs-verts-check-list
La check-list reprend les moyens d'action de l'inspecteur ainsi que les documents qu’ils peuvent demander, comme la preuve d'inscription à l'ONSS, les déclarations Dimona, le règlement de travail, etc. La liste n'est pas exhaustive et l'inspecteur social a le droit de réclamer tous les documents qu'il estime nécessaires.
Le point sur la réglementation
Si vous êtes employeur d’un ou plusieurs ouvrier(s) sur votre exploitation, vous êtes probablement en ordre, en étant affilé auprès de votre secrétariat social.
Mais, en ces temps de moisson, vous avez peut-être des personnes extérieures qui viennent vous aider à faire face au surcroît de travail. Différents cas de figure sont à considérer, selon qu’il s’agisse de prestations rémunérées ou gratuites.
1°) Prestations rémunérées
Un(e) agriculteur(trice) peut occuper un ou plusieurs travailleurs saisonniers à des conditions très intéressantes, notamment en ce qui concerne les cotisations sociales. Il s’agit de contrats journaliers (l’occupation commence et se termine chaque jour) et le travailleur ne vient que lorsqu’il y a un supplément de travail et que les conditions climatiques le permettent.
Une personne engagée comme saisonnier en agriculture ne peut prester que 30 jours maximum dans ce système, chez un ou plusieurs agriculteurs. Exceptionnellement cette année, à cause de la crise du COVID-19, ce quota de jours a été doublé et s’élève donc à 60 jours maximum pour 2020. La réglementation du travail saisonnier est explicitée plus en détails dans l’encadré ci-contre.
Un(e) agriculteur(trice) peut faire appel à une agence d’interim pour faire face à un supplément de travail exceptionnel. Un intérimaire peut également travailler dans le système saisonnier mais cela reviendra un peu plus cher à l’agriculteur puisqu’il faut rémunérer les services de l’agence d’interim. Au niveau administratif, c’est l’agence d’interim qui est l’employeur, et non le producteur.
Les étudiants peuvent travailler chez un(e) agriculteur(trice), en étant rémunéré
- sous contrat d’occupation étudiant : ils peuvent prester maximum 475h par an
- en tant que travailleur saisonnier (voir ci-contre). Le système saisonnier et le contrat d’occupation étudiant peuvent être cumulés !
- en tant qu’aidant étudiant : s’ils ont moins de 25 ans et bénéficient toujours d’allocations familiales (pas plus de 240h par trimestre)
L’aidant indépendant ne peut agir que pour un(e) agriculteur(trice) en personne physique, pas pour une société. Il est assujetti aux cotisations sociales des indépendants.
2°) Aide gratuite
Les membres de la famille jusqu’au 2ème degré d’un(e) agriculteur(trice) en personne physique peuvent l’aider et travailler gratuitement dans l’exploitation. Il s’agit des enfants, parents, frères, sœurs, oncles, tantes, grands-parents et petits-enfants, de sa propre famille ou de la belle-famille. Mais si ces personnes perçoivent des allocations sociales, elles sont tenues d’en informer leur organisme de paiement, même si elles affirment travailler gratuitement.
- Aide réciproque entre agriculteurs
Cette aide est autorisée entre collègues : on estime que le travail fourni par l’un est compensé par l’autre.
- Aidant occasionnel non rémunéré
Cette personne ne peut aider qu’occasionnellement (en tout cas moins de 90 jours par an). Il faut prévoir de signer un document entre l’agriculteur et l’aidant qui stipule que l’aide est volontaire, gratuite et ponctuelle (ex. pour le temps de la moisson). A défaut, les services d’inspection pourront suspecter l’employeur de recourir au travail au noir.