Contexte général – « L’Occident est en train de perdre la main sur le reste du Monde »

Un point important à avoir en tête est le basculement du centre de gravité de l’économie mondiale vers l’Asie au détriment de la zone Europe - Afrique – Moyen-Orient – Amériques. La Chine est donc devenue la première puissance commerciale mondiale mais, à côté de cela, elle a de plus en plus de mal à se nourrir et elle cherche à sécuriser ses approvisionnements. Elle a également développé de nouvelles « routes de la soie » reliant la Chine à l’Europe.

La montée en puissance de la Chine et le déclin des États-Unis sont liés à différents signes annonciateurs :

  1. Les rivalités entre ces deux nations enclenchées en 2018 avec la guerre commerciale déclarée par Donald Trump
  2. Le conflit ukrainien, latent depuis 2014 (annexion de la Crimée)
  3. Division et vulnérabilité de l’Union Européenne
  4. Les nations ont de plus en plus de mal à s’entendre dans des institutions telles que la Banque mondiale, le FMI, l’OMS pour définir des règles internationales
  5. La crise sanitaire a accéléré ces mutations qui se préparaient antérieurement

Séquence 1 : PAC et Accords du GATT/OMC : premiers jalons de la mondialisation agricole

La PAC, qui fête cette année ses 60 ans, était dynamique et puissante à ses débuts. Le contexte de sa création est celui de la guerre froide et d’une Europe coupée en deux. Et donc, pour empêcher une forme de dépendance de l’Europe de l’Ouest vis-à-vis de l’Est, la Politique Agricole Commune a été créée en 1962. Un an après la construction du mur de Berlin. La PAC a été encouragée, tolérée par les USA pour que l’Europe puisse être suffisamment indépendante pour ses approvisionnements alimentaires.

L’Europe a assez rapidement réussi à assurer son autonomie alimentaire pour la plupart de ses productions sauf les oléagineux pour lesquels elle dépend des Amériques (soja) et de l’Ukraine (tournesol). Il y a en effet eu des négociations dans les années 1960 pour que l’UE ouvre son marché aux tourteaux de soja en provenance des USA.

Amaury Ghiselings A Ghijselings : « Il y a eu cette entente entre l’Europe et les USA qui ont dit, ok faites votre PAC mais vous continuez d’acheter vos protéines végétales chez nous. Cet accord-là revient souvent sur la table lors des réformes de la PAC et je voulais avoir votre regard sur : l’UE a-t-elle réellement la capacité de revoir cet accord qui date maintenant pour pouvoir développer une certaine autonomie dans ce secteur-là ? 

Thierry PouchT Pouch : « […] ça va être extrêmement difficile. Difficile parce que premièrement, on sait qu’en terme d’alimentation du bétail c'est le produit le plus riche en protéines donc il va falloir trouver des substituts aussi puissants de ce point de vue-là. Deuxièmement, on sait que, en France en particulier, on a eu des plans protéine successifs qui n’ont jamais abouti ou en tout cas partiellement. […] avoir des assolements plutôt orientés sur des protéines végétales, ça va se faire nécessairement au détriment d’autres types de productions et pour l’exemple de la France ça pose un problème, parce que si on cultive davantage de colza, de tournesol, voire même un peu plus de soja, parce qu’on peut en faire un peu plus, on va mordre sur les surfaces en céréales, en blé, et du coup on va se heurter à notre capacité d’exportation de blé. […] »

Caroline BattheuC Battheu : « pour être plus autonome au niveau de nos exploitations, il faut essayer de regarder ça au niveau système et pas forcément de remplacer le soja par quelque chose d’équivalent. […] Au niveau des exploitations d’élevage, je pense qu’il faut essayer de regarder ça d’une manière plus systémique et plusieurs choses permettent d’arriver à réduire notre dépendance au soja, notamment essayer de valoriser le grand nombre de prairies. 50 % des surfaces en Région Wallonne sont des prairies permanentes, mieux valoriser les protéines de l’herbe, mieux les conserver, et finalement avoir une plus grande efficience dans leur conservation et leur utilisation par l’élevage, ce qui, pour moi, permettrait de réduire notre dépendance aux MRP, aux matières riches en protéines. Et par ailleurs, il y a la possibilité de valoriser des ressources qu’on produit en région wallonne, notamment les coproduits, il y en a certains qui sont déjà fortement utilisés mais on peut aller encore plus loin pour essayer de mieux les incorporer dans nos élevages. »

Dans les années 1980, les USA ont non seulement perdu leur débouché européen mais ils retrouvent en plus les produits européens sur les marchés internationaux. Ils vont donc pousser l’Union Européenne (UE) à enclencher un processus de dérégulation des marchés.

Séquence 2 : Comment nourrir le monde en 2050 ?

Il faut d’abord comprendre qu’à la fin du 20e siècle, le système économique s’est centré sur l’immatériel, les nouvelles technologies, reléguant au second plan les ressources naturelles, leurs prix étant particulièrement bas. Mais la crise économique et financière de 2007-2008 va remettre les ressources naturelles, en particulier les productions agricoles, au centre du jeu.

Pour nourrir le monde à l’horizon 2050, il va falloir faire face à un certain nombre de défis :

  1. Démographique : dans la 2e moitié du 20e siècle, on a montré qu’on pouvait moderniser la production agricole et atteindre l’autosuffisance et nourrir bien plus d’individus que par le passé, à titre d’exemple, le nombre de personnes qu’un agriculteur français peut nourrir est passé de 5 à 25. La pression démographique va toutefois rester une variable importante puisque, jusqu’à l’horizon 2050, on devrait se situer aux alentours de 10 milliards d’habitants. D’après la FAO il faudra augmenter la production mondiale d’environ 50 %
  2. Urbanisation : il va falloir loger toute cette population et cela aura des répercussions sur les surfaces disponibles pour l’agriculture.
  3. Elévation des niveaux de vie dans les pays émergents : les classes moyennes nouvellement constituées vont opérer une transition nutritionnelle avec une nourriture à base de produits carnés de plus en plus importante.
  4. Tensions géoéconomiques et géopolitiques : puisqu’il va falloir sécuriser les approvisionnements pour les uns, ceux qui sont dépendants de l’extérieur, et pour ceux qui sont des puissances agricoles, des rivalités pour capter cette demande qui va s’affirmer de plus en plus.
  5. Insécurité alimentaire : imputable au fait qu’on a une multiplication des conflits un peu partout dans le monde, que ce soit en Afrique sub-saharienne, surtout dans la partie Moyen-Orient, qui explique qu’avec la destruction des infrastructures, avec l’exode rurale, on a une déperdition de production locale qui met dans l’insécurité les populations.
  6. Conflits : dus à des tensions, des contraintes démographiques, des changements climatiques, une instabilité des productions agricoles.
  7. Inégalités : flagrantes, historiques entre les principaux exportateurs, qui sont finalement une poignée, et des pays importateurs nets, où on a là une dépendance structurelle et de long terme vis-à-vis des approvisionnements extérieurs.

La Russie conquérante

Après avoir été quasiment absente des marchés internationaux, la Russie est maintenant en mesure de répondre à la demande qui se forme à l’échelle mondiale. A partir du début des années 2000, on observe une très nette remontée de la production agricole et une capacité à exporter qui va s’affirmer. De plus, l’Ukraine représente également un centre de production prépondérant aujourd'hui et si la Russie absorbe l’Ukraine, elle pourrait détenir 33% des exportations mondiales de blé, ce qui constituerait pour Vladimir Poutine, un levier de puissance absolument gigantesque par rapport à d’autres concurrents que sont l’Europe ou les USA ou l’Australie. Et il va falloir veiller à avoir les « armes » pour résister à cette concurrence.

Nourrir la Chine : une préoccupation millénaire

Aujourd'hui, au sein du parti communiste, il y a une ligne de fracture entre les modernistes, qui considèrent que l’agriculture ce n’est pas un problème, il faut continuer à s’affirmer dans l’industrie et éventuellement après dans les services, et toute une partie du parti communiste qui estime que, au contraire, étant donné l’histoire du pays – 50 millions de morts au moment du grand bond en avant quand il n’y avait plus rien à manger – la Chine doit pouvoir rester maître de son approvisionnement.

La Chine ne parvient plus à redresser les surfaces disponibles à la production agricole bien qu’elle reste une grande puissance agricole, première puissance productrice de blé, par exemple, de porc, de fruits, de légumes, mais il n’empêche qu’elle a de plus en plus de mal à couvrir ses besoins intérieurs. Il lui faut donc trouver des fournisseurs fiables et avec qui elle peut tisser des partenariats.

Une demande mondiale dynamique à conquérir

Pour un certain nombre de pays, la production domestique devient de plus en plus difficile. La Chine importe une partie de ses besoins alimentaires et investit à l’étranger, dans le foncier notamment. Et de l’autre côté on a des offreurs, qui essayent de capter cette demande. L’UE a des atouts stratégiques, elle reste le second exportateur mondial de blé.

L’Asie est également très demandeuse en viande bovine et est partagée par 2 grands fournisseurs : le Mercosur et l’Australie. De plus, l’Inde est un acteur qui commence à émerger et qu’il va falloir surveiller de plus en plus dans les années à venir.

Amaury GhiselingsA Ghijselings : « il y a quand même toujours un biais quand on aborde la question de la faim dans le monde, c'est de supposer qu’il faut produire plus. Alors, vu l’explosion démographique qui nous attend, j’ai même des chiffres qui sont plus alarmistes sur la nécessité d’augmenter la production, il faudra produire plus. Mais pour y arriver, il faudra aussi se poser d’autres questions. La première cause de la faim dans le monde, ça reste les guerres, donc en vérité si on veut nourrir le monde et éviter les famines, c'est en fait promouvoir la paix, ça c'est le premier axe. Le deuxième axe, dont on ne parle peut-être pas assez souvent, c'est la question de l’accessibilité. Donc quand je dis qu’on produit assez, en fait, on a assez de calories alimentaires pour nourrir 12 milliards de personnes, on est 7 milliards aujourd'hui, donc c'est aussi la question de l’accessibilité, du gaspillage de ces calories alimentaires. »

Séquence 3 : Multiplication des Accords Préférentiels ou de Libre-échange

La mondialisation n’a pas débouché sur une harmonisation des propos, une harmonisation des intérêts, une coordination des décisions. C'est le fait national qui s’est imposé. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) regroupe 165 pays qui ont des intérêts profondément divergents. Le multilatéralisme est dans une configuration d’échec. Ce qui explique la multiplication d’accords commerciaux bilatéraux ou régionaux, qui doivent nécessairement être notifiés à Genève, à l’OMC.

L’UE a été l’un des acteurs qui a poussé assez loin ces accords bilatéraux ou régionaux. Et dans ces accords, la viande bovine représente un point de vulnérabilité pour l’UE car des contingents ont été accordés à droits nuls ou à droits réduits au Canada, au Mercosur et cela a failli être le cas avec l’Australie. Les accords avec les USA (TAFTA/TTIP) sont, eux, par contre, au point mort.

Le Green Deal a pour objectif de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Dans l’axe « Farm to Fork », une des sections porte sur la nouvelle politique commerciale de l’UE. Cela doit être mis en place via le PAC ainsi que les plans stratégiques nationaux et cela devrait permettre de concilier commerce et environnement.

Marie-Laurence SemailleM-L Semaille : « la stratégie de la ferme à la fourchette avec 50 % de réduction des phyto, ne prenons que ça, on ne peut pas imaginer qu’une baisse de 50% des phytos n’aient pas une conséquence directe sur la capacité des agriculteurs, des cultivateurs à protéger leurs cultures. Donc, clairement, ça va avoir une conséquence sur la productivité européenne, notamment en céréales. »

Mais, l’UE, en tant que première puissance exportatrice et 3ème puissance importatrice, doit tenir compte de ce qui se fait ailleurs. Non seulement, elle va guider ce qui se passe en Europe mais elle va également essayer d’influencer les puissances internationales pour essayer de coopérer et d’emprunter la même trajectoire. Pour cela, la mise en place de clauses miroirs a été proposée. Il s’agit d’imposer une réciprocité des normes de production à l’ensemble des partenaires commerciaux. Mais est-ce compatible avec l’esprit du libre-échange ? Comment va-t-on les mettre en place ? Tous les pays européens vont-ils suivre ? Y a-t-il des risques de rétorsion de la part de nos partenaires commerciaux ? Vont-ils voir cela comme un protectionnisme déguisé et perdre confiance ?

Là-dessus, s’est greffé la stratégie Fit for 55[1] qui propose notamment un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Cela concerne le fer, acier, aluminium, ciment, électricité, engrais mais pas les produits agricoles. Cette taxe à la frontière risque de provoquer une augmentation du prix des engrais et donc des coûts de productions des agriculteurs. Au-delà de ce mécanisme d’ajustement, il y a aussi les aspects plus géopolitiques qui vont se greffer sur la composition du prix des engrais. Les engrais sont produits avec du gaz. Or l’UE dépend à 40 % de la Russie pour son approvisionnement. L’augmentation du prix du gaz s’est déjà répercutée en France par une augmentation 138 % du prix des engrais. Donc avec la situation actuelle du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le gaz va et a déjà flambé. Donc, à l’arrivée, on est sur une baisse de la compétitivité de l’agriculture européenne, du fait de l’alourdissement de ses coûts de production.

Caroline BattheuC Battheu : « Y a-t-il alors un antagonisme entre les échanges économiques mondiaux et l’environnement ? »

Thierry PouchT Pouch : « Plusieurs études d’impact ont été menée par rapport à la stratégie Farm to Fork, aux USA et en Europe. Toutes prédisent que cela va mener à une diminution de la production, des exportations, des revenus des agriculteurs et à une augmentation des importations. De plus, les USA ont pointé que si le Monde entier appliquait le Green Deal, l’insécurité alimentaire augmenterait. Les politiques sont donc face à un dilemme. »

Est-ce qu’on va donc vers un Monde d’après ou plutôt vers la continuité du Monde d’avant ? Ce dernier se caractérise par la rivalité croissante entre Chine et USA. Est-ce qu’on va passer d’une domination des USA à une domination de la Chine, ou alors se retrouver dans un monde sans domination claire… ? Cela mènerait à une situation compliquée voire anarchique... Il faut aussi garder en tête que chaque sanction diplomatique, financière, commerciale conduit à des rétorsions portant essentiellement sur l’agriculture car c'est souvent à ce niveau que la frappe blesse le plus. « Si on veut affaiblir son adversaire, on affaiblit son agriculture ». On l’a vu avec l’embargo de la Russie ou l’application de droits de douane en Chine pour l’importation de produits agricoles. Par ailleurs, on va vers des guerres « hors-limite » qui ne se limitent pas à des actions militaires mais s’étend aussi à des conflits sur des questions monétaires, de norme, d’alimentation.

Thierry Pouch Question du Chat : que va devenir notre métier d’agriculteur/agricultrice ?

T. Pouch : l’Europe désarme sur l’agriculture en diminuant les aides tandis qu’ailleurs on réarme. Des aides sont octroyées aux agriculteurs en dépit des règles de l’OMC. Aux USA on ne veut pas (plus) toucher à l’agriculture.

Par ailleurs, les études d’impact du Farm to Fork aux USA pointent le problème du pas de temps auquel l’UE va devoir faire face. Elle va avoir besoin d’un temps long pour trouver des substituts aux intrants utilisés actuellement. 30 ans c'est trop court, il faudrait donc peut-être réviser le Green Deal.

Marie-Laurence SemailleM-L Semaille : « l’agriculture c'est comme un paquebot, on ne change pas de direction instantanément. De plus, la volatilité des prix rend la situation difficile pour les agriculteurs wallons, qui sont principalement sur le modèle de l’agriculture familiale et dans lequel ils investissent avec leur propre argent et leur temps. »

Caroline Jaspart C. Jaspart : « aujourd'hui on ne se projette pas dans 10 ans mais plutôt dans 6 mois maximum. Il faut rappeler qu’il y a de l’humain derrière les exploitations, on fait un métier dur mais qu’on aime. Notre rôle n’est plus juste d’être agriculteur et nourrir, il faut aussi suivre la bourse, prendre en compte les enjeux environnementaux, etc. »

[1] « L'objectif de la proposition de la Commission relative à un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) est d'éviter – dans le plein respect des règles du commerce international – que les efforts de réduction des émissions consentis par l'UE ne soient neutralisés par une augmentation des émissions en dehors de ses frontières qui résulterait d'une délocalisation de la production vers des pays tiers (dont les politiques de lutte contre le changement climatique sont moins ambitieuses que celles de l'UE) ou d'une augmentation des importations de produits à plus haute intensité de carbone. » (source : https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/green-deal/eu-plan-for-a-green-transition/ )

Conclusion

Il est difficile de conclure sur un tel sujet et il est important de continuer à s’informer, prendre du recul.

On a vu qu’une nouvelle géopolitique des ressources s’est mise en place, qui concerne l’accès aux terres, la répartition et l’appropriation de l’eau, la disponibilité et l’utilisation de l’énergie. Tout cela fait que nous devons faire face à une multitude de risques : pénuries, révoltes sociales, convoitises, conflits, guerres.

La pandémie du Covid-19 a été un catalyseur de ces ruptures mondiales. Elle a mis au jour la redistribution des pouvoirs entre les grandes puissances économiques. L’Europe va devoir faire un choix : continuer de soutenir les USA, partenaires historiques, s’aligner derrière la Chine, nouvelle puissance économique, ou s’affirmer en tant que puissance mais c'est une chose qui fait peur au sein de l’UE depuis les conflits du 20e siècle.

Alors, poursuite ou fin de la mondialisation ? il ne s’agit pas d’un processus naturel, elle a été organisée. Elle peut donc également être déconstruite mais la démondialisation qui a eu lieu dans les années 1930 a eu des conséquences désastreuses. On a vu par ailleurs que les défis globaux avaient appelé jusqu’ici des réponses nationales. Faut-il réformer les institutions multilatérales créées après la 2e guerre mondiale et sous domination américaine ? ou en créer de nouvelles autour de la nouvelle puissance économique ? faut-il ouvrir davantage les frontières économiques ou appliquer des mesures protectionnistes ?

Revoir ce Webinaire en vidéos

Les différentes séquences de ce Webinaire sont disponibles sur notre chaine Youtube

Vidéo embed

Devenir membre UAW

Promotion et défense des intérêts des agricultrices et des femmes vivant en milieu rural
Animation et formation continue
S’informer, se rencontrer et échanger
Accès aux services juridique et technique FWA