Jeudi dernier, lendemain de la fête du travail, un petit groupe de « jeunes agricultrices » a pu rencontrer le Ministre Président Willy Borsus et s’entretenir avec lui des réalités mais surtout des difficultés que rencontrent le secteur actuellement.
La rencontre était courtoise et détendue. Petit compte-rendu.
Déjà sensibilisé par la question, l’objectif de la rencontre était de dresser un constat général de l’agriculture wallonne en vue de la formation du prochain gouvernement régional à l’issue des élections de ce mois de mai.
Plusieurs axes ont pu être développés notamment sociaux et économiques.
- L’agriculture : un secteur qui dérange
Spontanément, le groupe a énoncé le « bashing » intense que subit l’agriculture depuis quelques années. Beaucoup de contre-vérités, d’informations erronées et un contexte de méfiance important de la part des consommateurs. Il devient de plus en plus compliqué de travailler sereinement dans un tel contexte. Pourtant, l’agriculteur reste une personne appréciée dans la population et son sens du travail est reconnu. Mais une minorité très bruyante n’hésite pas à remettre en question un travail ancestral.
L’agriculture n’est pas à l’abri d’un scandale sanitaire mais elle reste un secteur qui innove et se remet constamment en question.
- L’agriculture : un métier d’avenir ?
Quand on est jeune agriculteur, comment travailler pour vivre décemment ? Le marché des céréales chute, le cours de la betterave n’en finit pas de s’effondrer, le secteur de la viande n’est pas au beau fixe… Or, les investissements sont là et il faut les honorer. L’occasion était de rappeler au ministre les réelles difficultés économiques de l’agriculture wallonne.
La diversification a largement été évoquée, les filières de valorisation également mais à quel prix ? Même si les choses commencent à bouger, il n’est plus question de perdre du temps.
Bien entendu, il est assez difficile, à l’échelle de la région, d’avoir un impact significatif sur les cours mondiaux, mais quand un politique dit vouloir défendre une agriculture familiale et humaine, celui-ci doit se donner les moyens de le faire. Nous n’avons pas eu le temps de parler des enjeux européens dont dépend largement l’avenir de notre agriculture.
- L’agriculture et l’environnement : amis pour la vie
Naturellement, le climat s’est invité dans les discussions. L’occasion de rappeler les efforts déjà consentis par le secteur ces dernières années mais aussi l’intérêt des agriculteurs pour les énergies renouvelables. Beaucoup d’entre nous ont profité des nombreuses surfaces de toitures pour installer des panneaux photovoltaïques. Certaines ont même des éoliennes tandis que d’autres se sont lancés dans la biomasse. Les dynamiques ne manquent pas et Monsieur Borsus l’a bien compris.
Nous avons enfin profité de l’occasion pour insister sur la nécessité d’avoir du sens, une ligne de conduite claire et stable… L’agriculture, tout comme l’économie en général, ont besoin de politiciens réalistes et non dogmatiques, qui tiennent leurs engagements.
L’agriculture est un secteur qui doit rester important pour la région Wallonne. Elle sait évoluer et s’adapter aux attentes des consommateurs. Toutefois, elle a besoin de temps pour s’adapter, évoluer… Mais le temps, c’est aussi de l’argent.
Le Ministre Président nous a patiemment écoutées. Espérons à présent que nous ayons été entendues !
