Nos agricultrices, ces femmes aux multiples casquettes ont choisi comme thématique pour leur journée d’étude provinciale, les méthodes naturelles dans les étables.

Cette année, la section d’Andenne présidée par Mme Danielle Besure accueillait les dames de la Province de Namur et le public à Ohey.

Cette journée s’articule par une 1ère partie constituée par le discours de la Présidente UAW de section qui accueillent son assemblée en mettant en valeur la richesse de sa commune. Nous avons pu découvrir ce cœur du Condroz de façon historique, économique et agricole de quoi bien planter le décor !

Quant à notre Présidente UAW Provinciale de Namur, Mme Caroline Herbiet, nous découvrons le pourquoi du choix des médecines alternatives.

Il est bon de souligner que les agricultrices sont des cheffes d’entreprise qui ont pris conscience que nous sommes dans des périodes où tout va vite ! Que la remise en question tant sur les cultures que dans l’élevage est primordiale.

Le consommateur le souhaite, la PAC se veut plus verte, le bien-être animal est au centre des intérêts de nos éleveurs.

Et pourtant quand il s’agit de soigner nos animaux, cela peut parfois rester flou.

Il est demandé de diminuer les antibiotiques, les formules vaccinales disparaissent du marché. Nous constatons qu’il arrive que nos vétérinaires se voient parfois dépourvus.

A partir de ces différents éléments, il est donc grand temps de voir si d’autres façons de prendre soin de nos bêtes existent.

La phytothérapie, l’aromathérapie, l’ostéopathie, qu’est-ce qui pourrait convenir dans nos étables ?

Pour y voir plus clair, nous laissons la parole au Docteur vétérinaire Mélanie Mathot, phytothérapeute et Ostéopathe.

La parole sera ensuite donnée à Mme Aline Lecollier, conseillère animale à la Fédération Wallonne de l’agriculture pour nous exposer les règlementations du médicament en Belgique. Il faut garder à l’esprit que le fruit du travail de l’agriculture est consommé.

Nous commencerons donc avec le Docteur Mélanie Mathot, vétérinaire traditionnel avec une spécialisation en Ostéopathie et phytothérapie.

L’ostéopathie est une médecine qui se caractérise par l’étude manuelle de la mobilité du corps pour diagnostiquer les perturbations et en réaliser les ajustements nécessaires.

L’Ostéopathe réalise avec ses mains, différentes actions par ses manipulations pour rétablir l’équilibre.

Il est bon de savoir que tous les déséquilibres ne proviennent pas que de l’os, l’animal sera vu dans l’ensemble de ses fonctions en observant la technicité musculo-squelettique, fasciale, viscérale, ocranio-sacrée, énergétique et informationnel.

Quand peut-on utiliser l’ostéopathie ?

Lors de boiterie, de vêlages traumatiques, lors de troubles de locomotions et de postures, de troubles de croissance et de néonatologie, de troubles de reproduction, de troubles fonctionnels et organiques.

Exemple : problème d’avant-main, mouvement de tête qui donne des soucis de mobilité, luxation, mauvais réflexe de succion, inappétence, malposition utérine, tensions lombaires, soucis de prostates, perte d’embryon, soucis mécaniques, mammites, dysfonctions digestives, problèmes respiratoires d’un animal vieillissant, comportement de peur, problème d’expectorées, …

Notre praticienne souligne qu’elle n’est pas magicienne, lors d’une fracture au bassin, l’intervention de l’ostéopathe n’aide pas.

Les différentes manipulations se font sans tranquilliser l’animal pour être en pleine conscience et ne pas perturber les rythmes corporels.

Nous en venons maintenant à la phytothérapie : soigner avec les plantes.

L’utilisation des plantes dans la prévention et le traitement des maladies.

Vous avez la possibilité de soigner avec les bourgeons : gemmothérapie ; avec les fleurs de Bach pour soigner l’émotionnel, avec des compléments alimentaires, …

Pourquoi s’intéresser à la phytothérapie ?

Vous pouvez envisager de réduire l’usage des antibiotiques afin de développer l’antibiorésistance.

Chez le ruminant, la plante peut améliorer le drainage, soutenir les fonctions du métabolisme et de l’organique. Celles-ci sont un soutien aux défenses immunitaires, aident à la gestion du stress et aux phénomènes congestifs. On constate des effets sur le tonus général et une régularisation sur le système neuro-végétatif.

Pour citer un exemple concret : le drainage c’est comme sortir ses poubelles ; une vache qui produit du lait, doit éliminer ses toxines. Nous partons sur des organes émonctoires comme le rein, le foie, la vessie, les poumons, les intestins, la peau, les muscles et les mamelles.

Pour visualiser la globalité d’un diagnostic, cette médecine remonte à la profondeur du souci.

Mamelle : inflammation : bactérie : analyse : antibios ? Mais pas toujours concluant.

La mamelle draine et si suite à un autre dysfonctionnement nous en trouvions la source du problème ! le germe n’est pas la cause première. Si c’était le foie ? Ou l’utérus ?  Ou au niveau vasculaire ? Soucis d’urée pas éliminée en suffisance ?

Plusieurs exemples nous seront cités et montrés par vidéos, de quoi simplifier et prouver toutes les richesses et la complémentarité de ces médecines !

Mélanie met l’accent sur l’importance d’être accompagné par un vétérinaire. La complexité de ces pratiques doit être scrupuleusement guidées par un professionnel.

Notre public témoigne sur les différentes actions qu’ils vivent au quotidien.

Le vétérinaire conventionnel et les vétérinaires de médecines complémentaires peuvent très bien faire bon ménage.

Il est du rôle de nos agricultrices de la province de Namur de rappeler que le monde agricole est un des acteurs de la chaîne alimentaire et nous demandons à Aline Lecollier de rappeler les diverses règlementations du médicament.

Au regard de la législation, l’éleveur est responsable de ce qu’il produit et de ce qu’il fait entrer dans la chaîne alimentaire. Il doit respecter les obligations au niveau de l’utilisation des médicaments vétérinaires au sein de son exploitation. En cas de présence de substances interdites en ferme ou en cas de résidus dans le lait ou la viande, celui-ci encourt des sanctions !

Les huiles essentielles sont interdites en qualité de médicament vétérinaire car non-enregistrées auprès de l’agence du médicament (AFMPS). Elles sont cependant tolérées comme biocide (ex : répulsif anti-mouche sur un rebord de fenêtre) et usage cosmétique (ex : laver un animal avec le champoing pour un concours).

L’homéopathie est autorisée à partir du moment où la substance est notifiée auprès de l’agence du médicament et qu’il y a autorisation sur le marché.

A l’heure actuelle, 100% des substances notifiées sont enregistrées pour l’être humain. La responsabilité vétérinaire est engagée et les produits sont sous prescription.

Toutes substances administrées à un animal producteur de denrées non enregistrées en médecine vétérinaire mais enregistrées auprès de l’agence du médicament, le temps d’attente est alors maximal avant la consommation.

 Il en va de même pour le lait et les œufs. Nous vous invitons à prendre contact avec votre vétérinaire ou notre conseillère FWA pour en obtenir le détail des délais d’attentes.

Attention pour la spéculation Bio, afin de respecter la législation, l’ensemble des temps doit être doublé.

Cette belle et riche matinée nous aura fait comprendre que les médecines alternatives sont totalement complémentaires avec le conventionnel mais que ce sujet reste encore très fermé et qu’il est de bon ton d’insister sur un accompagnement vétérinaire et de garder à l’esprit qu’une plante peut être également toxique si elle est administrée de manière inappropriée.

Vous pourrez découvrir dans nos pages, la mise à l’honneur de notre jeune pousse Sandrine De Vlieger, une super chouette petit bout de femme !

Les cerises sur le gâteau auront été la participation d’une septantaine de personnes, un reportage dans le Vers l’avenir et la présence de Mr Richard Fournaux, député Provincial de l’enseignement à Namur.

En plus de nous avoir fait l’honneur de sa présence, il perpétue la réussite de cette thématique en organisant à la Haute école de la province de Namur à Ciney et la mise en lumière de nos agricultrices, une séance d’information sur les médecines alternatives dans nos étables.

Merci à nos agricultrices d’ouvrir les portes vers une exploitation familiale, réfléchie et innovatrice.

Devenir membre UAW

Promotion et défense des intérêts des agricultrices et des femmes vivant en milieu rural
Animation et formation continue
S’informer, se rencontrer et échanger
Accès aux services juridique et technique FWA