Face à l'importance de la situation, l'Europe doit être notre plan « A » à tous

Native de la commune de La Roche-en-Ardenne dans la Province du Luxembourg, j'habite le village de Mierchamps. Je suis l'épouse d'Alphonse Guissart et maman comblée par deux enfants et quatre petits-enfants. Je travaille au côté de mon mari et de notre fils, qui s'est diversifié, avec sa compagne, dans la fabrication de glace, yaourt et fromage. Nous élevons des bovins de race blanc bleu et des vaches laitières pour la diversification et pour les veaux.

Je travaille aussi à la Province pour un accompagnement à la diversification agricole, les circuits courts et une écoute attentive au monde agricole.

J'ai, par conviction, accepté d'être candidate aux élections européennes pour le parti Les Engagés comme 3ème effective à L'Europe.

Comment a débuté votre engagement politique ?

Toute ma vie, j'ai milité pour la cause agricole et je me suis investie syndicalement. J'ai hésité à franchir le pas en politique.  En 2005, le Député René Colin m'a proposé de faire partie de ses collaborateurs(trices) pour le secteur agricole. Ensuite, je l'ai suivi quand il est devenu ministre, mais à temps partiel, car il était important pour moi de continuer le travail à la ferme. C'est en 2012, que j'ai franchi le pas en devenant conseillère communale à La Roche-en-Ardenne.

Provenez-vous d’un univers familial politisé ?

Dans ma famille, personne n'était engagé en politique, mais mon papa s'y intéressait et, adolescente, j'ai assisté à des meetings. Par contre, du côté de mon mari, son oncle était bourgmestre et ça parlait politique !

Est-ce que vous vous identifiez aux valeurs politiques du parti auquel vous appartenez ?

Il est important pour moi de retrouver mes valeurs dans mon parti qui est centriste, car les partis d'extrême gauche ou d'extrême droite ne m'inspirent pas !

Pourquoi est-ce important pour vous de vous engager en politique ? Quelles sont vos préoccupations ?

Si j'ai accepté de m'investir à l'Europe, c'est parce qu'Yvan Verousgtraete est venu me convaincre de m'engager pour le monde agricole, car c'est là que toutes les grandes décisions sont prises. Face à l'importance de la situation, l'Europe doit être notre plan « A » à tous. Les Engagés ont défendu la cause agricole au Parlement Européen avec Benoit Lutgen et Yvan compte bien continuer à en faire de même, pour que le soutien et la protection qui soient donnés aux agriculteurs soit à la hauteur des efforts qu’ils font.

Avez-vous dû faire vos preuves en tant que femme engagée en politique ?

J'ai toujours voulu rester moi-même et porter mes valeurs, mais le fait d'avoir été présidente provinciale de l'UAW pendant 9 ans et investie au niveau local, m'a donné le sens de l'écoute, du compromis et des challenges à mettre en place.

Quels combats souhaitez-vous porter pour l’agriculture, les agricultrices et les agriculteurs ?

L'Europe doit soutenir davantage le monde agricole dans son rôle stratégique pour la sécurité alimentaire ! Elle doit alléger la charge administrative, même si des efforts ont été faits. Le dernier accord sur le libre-échange avec la Nouvelle-Zélande me fâche ! Comment exiger des normes drastiques en Europe alors que la N.Z. n'a pas les mêmes normes ?! L'atrazine entre autres est interdit ici depuis 2003 et toujours utilisée là-bas ; c'est une régression en matière de santé publique en plein scandale des PFAS ! 20 000 km nous séparent ! C'est aussi une aberration climatique ! L'accord entrainera une augmentation des émissions de gaz à effet de serre ; de CO2 lié aux transports internationaux. Et ce sont aussi 10 000 tonnes de bœuf, 30 000 T d'ovin, fromage, poudre de lait, beurre, miel, etc. qui posent un très gros risque pour les filières EU. Nous devons être attentifs aux accords du Mercosur car, sans clause miroir, le monde agricole européen va s'affaiblir en perdant une bonne partie de ses agriculteurs et l'autonomie alimentaire ne sera plus garantie ! Je demande à l'EU de la souplesse et du bon sens, il ne faut pas opposer agriculture et protection de la nature ! Ça fait plutôt partie des solutions face au dérèglement climatique.

Que retirez-vous de cette expérience ?

C'est une formidable expérience ! Riche de débats constructifs et de rencontres intéressantes.

Mais cette élection est particulière puisque, à l'Europe, peuvent voter tous les habitants de la Wallonie et de Bruxelles et ce, dès 16 ans.

Que répondez-vous aux personnes lassées par la politique ?

Nous avons la chance de pouvoir voter, de pouvoir nous exprimer, cela nous permet de décider de l'avenir de l'UE. C'est un acte citoyen et je dirais même plus « engagez-vous en politique ». La démocratie nous assure le droit de vivre libre et est le chemin vers l’égalité entre hommes et femmes.

 

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