50 ans de syndicalisme agricole - Véronique Zabus, agricultrice à Givry

Véronique est agricultrice à Givry, dans le Hainaut. Avec son mari et son fils, ils sont à la tête d’une exploitation d’élevage bovin viandeux (BBB) et de grandes cultures.

Cela fait à peu près 30 ans qu’elle est investie au sein d’une structure agricole féminine, d’abord au sein de l’Alliance Agricole Féminine (AAF) et puis au sein de l’UAW de Frameries. Soucieuse de défendre les intérêts du secteur agricole et de nature engagée, Véronique est une agricultrice sur qui nous avons toujours pu compter, et qui apprécie partager son expérience.

UAW : Comment es-tu rentrée dans la structure syndicale féminine ?

Faire partie de l’association des agricultrices était pour moi une évidence… tout simplement. Dès mon mariage avec Paul (membre du Comité National du SPJA) en 1986, j’ai commencé à participer aux réunions de l’AAF de Frameries, section dont ma belle-mère était membre.

Mais le syndicalisme agricole faisait déjà partie de ma vie depuis longtemps, car mes parents étaient très impliqués à l’AAB et à l’AAF de Libramont. Dans les années 1970, je voyais papa prendre le train pour « monter à Bruxelles » et aller défendre les fermiers. Ou, de ma classe de primaire, je le voyais passer dans son tracteur au milieu des cortèges de manifestants.

À l’adolescence, j’accompagnais maman à la Foire Agricole sur le stand de l’AAF. Avec les autres agricultrices et le duo des « Anne-Marie » (Thomas et Jacobi), on adorait faire déguster toutes sortes de bonnes préparations. L’ambiance était très conviviale.

En dernière année d’études supérieures (à finalité pourtant éloignée de l’agronomie), je décidai de réaliser mon TFE sur le thème « Être agricultrice engagée aujourd’hui »… ce qui facilita mon embauche comme Secrétaire Nationale su SPJAF.

Et depuis plus de 30 ans, je fais de mon mieux pour être une agricultrice engagée, sur notre exploitation familiale et dans la défense collective de notre métier.

UAW : Comment ton implication dans le mouvement a-t-elle évolué au fil des années ? 

De simple membre de section locale, je suis devenue active au sein de l’équipe nationale de l’AAF dans les années 1990.

Durant le mandat de feu notre regrettée Présidente Micheline Develter, l’AAF et l’UPAF se sont associées pour devenir l’UAW. Au sein de cette dernière, lors de chaque élection interne, mes collègues m’ont confié diverses responsabilités. Merci à elles pour cette confiance encore récemment renouvelée.

Mais je n’accepte que les postes que je sais pouvoir assumer correctement. Avoir du temps disponible est devenu compliqué dans les fermes, tant le métier a changé et a été alourdi de multiples contraintes… au détriment du bien-être des familles agricoles et de la participation aux activités du syndicat.

UAW : Qu’est-ce que le mouvement t’a apporté dans ta vie de femme et dans ta vie d’agricultrice ?

Ce que j’ai le plus reçu se résume ainsi :

« Apprendre – Evoluer – Grandir ».

Les réunions, séances d’information, cours, conférences, visites… organisés par notre mouvement sont un terrain idéal pour parfaire nos connaissances dans une multitude de matières utiles pour le métier.

Faire connaissance avec des collègues de toute la Wallonie et nouer certains liens d’amitié, fidèles et chaleureux, renforcent notre capacité à partager les expériences, soucis et bonheurs de nos propres familles au sein de la grande famille agricole.

Faire partie de l’UAW, c’est avoir l’occasion d’apprendre sur nos propres capacités à comprendre, analyser et trouver des solutions pour relever les défis de la vie. C’est aussi avoir la satisfaction de s’être investie pour le bien général.

 En tant que femme, je citerai le plaisir simple de se retrouver entre pairs dans un super réseautage ! Puissent les jeunes comprendre l’intérêt à rejoindre notre association, dont une spécificité est de les accompagner (après le passage à la FJA par exemple) tout au long de leur carrière. Chaque génération a ses attentes propres. J’ose espérer que l’envie et la volonté de réinventer le syndicalisme agricole féminin seront assez puissants. Car à l’heure où l’individualisme devient roi, et où le nombre de fermes et plus encore d’agricultrices fond comme neige au soleil, les « survivors » de cette épidémie auront encore plus avantage à saisir l’importance d’une action féminine commune…

UAW : Quels ont, pour toi, été les moments les plus marquants à l’AAF, et à l’UAW ?

Parmi mes meilleurs souvenirs, je citerai les deux années passées au SPJAF au volant de ma petite Starlet, des Assemblées Générales de l’AAF et de l’UAW particulièrement réussies, …

Restent aussi gravés dans ma mémoire, des témoignages poignants de femmes et d’hommes « de la terre »…

Meilleures salutations à mes connaissances d’hier et d’aujourd’hui

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