Le mois du juillet a bien commencé, les cultures poussent, les animaux profitent des prairies et nous rentrons dans la quatrième phase du déconfinement.
Comme disent les experts, la bulle sociale s'élargit.
Nous pouvons de nouveau nous réunir en limitant le nombre de personnes et en gardant une certaine distance mais cela fait du bien de se retrouver. L’UAW a d’ailleurs recommencé ses activités tout en prenant soin de respecter les consignes sanitaires covid-19 mais qu’est ce que cela fait du bien, pour nous qui sommes des personnes de contact, de se revoir en vrai !
Lors du confinement, le monde agricole a vécu ces quelques semaines de façon totalement différente :
Certaines agricultrices se sont senties isolées avec les fermes pédagogiques fermées, les stages à la ferme annulés et les gîtes vides.
Pour d’autres familles agricoles, le confinement n'avait rien changé.
Le rythme du travail était toujours le même…
Et d’autres agricultrices, ayant des sites de transformations et des points de vente à la ferme, au contraire, ont vu leurs taux de fréquentation augmenter par les personnes venues acheter des produits locaux.
Mais hélas les habitudes ont vite repris le dessus. Dès que le déconfinement a commencé et que les règles de sécurité se sont adoucies au niveau des grandes surfaces, ces mêmes personnes sont retournées aussi vite à leur « ancienne vie ».
Pourtant les gens étaient contents des produits locaux mais ils ont plus facile à aller dans une grande surface et de regrouper leurs courses.
J’ai une pensée ici pour toutes celles qui ont voulu, pu, su, afin de répondre à la demande cette clientèle nouvelle et plus exigeante, augmenter leur rythme de travail. Il n’est pas rare que vous ayez dû, suite à cette demande, doubler voire tripler votre production. Vos journées de travail paraissaient sans fin.
Certaines ont même pensé engager du personnel ou augmenter leur surface de production ou agrandir leur magasin. Certaines d’entre vous ont sonné à l’UAW pour avoir un conseil : que faire ? Est-ce que ce comportement va perdurer ? La réponse était pour toutes la même, attendez la fin du confinement et vous pourrez prendre une décision à ce moment-là… Comme vous l’avez sans doute lu dans les interviews des deux sociologues du CEPAG (page de l’UAW de mai et juin), l’homme revient automatiquement vers un comportement naturel et donc il y a fort peu de chances que nos nouveaux clients restent. Aux dires des agricultrices qui ont vécu l’expérience de ces dernières semaines, seuls 10% des nouveaux clients sont restés pour le moment…par contre la clientèle habituelle qui s’était faite plus rare au vu de l’affluence dans leur petit magasin, ils sont revenus et nous les en remercions.
En tant qu'éleveur, je dois dire pour ma part, qu’il n'y avait pas beaucoup de visites dans la ferme excepté le vétérinaire, les marchands de bêtes.
Pour les producteurs de lait, ils ont été vigilants aux normes d'hygiène covid-19 pour préserver les camionneurs qui venaient chercher le lait.
Mais, je peux vous dire que nous sommes soulagées du retour à la normale. Nous pouvons enfin revoir la famille et nous réunir entre amis.
Une des conséquences les plus marquantes de cette crise et que notre chère Foire de Libramont n'aura pas lieu… notre sortie n'est pas au rendez-vous. Nous ne saurons pas vendre de gaufres, ni ouvrir notre bar à lait et faire un brin de causette avec les visiteurs. Mais qu’à cela ne tienne, nous en profiterons plus l'année prochaine.
Depuis 3 mois, nous nous posons beaucoup de questions. Je m'en pose encore une supplémentaire, ce mot d'humeur vous plaira-t-il ?
Bonne journée à tous.
