La crise du Covid-19 a mis en lumière l’agriculture et l’agroalimentaire comme secteurs économiques et sociaux importants pour la société.

De l’amont à l’aval, des fournisseurs de l’agriculture à l’achat des produits par les consommateurs, la chaîne alimentaire a répondu présente et a assuré un approvisionnement constant. Il n’y a pas eu de pénurie. Le consommateur a donc pris conscience de l’importance et de l’utilité du travail fourni par l’agriculteur/trice afin qu’il soit nourri au quotidien. Notre secteur a rassuré nos concitoyens en leurs prouvant que nous avons une indépendance alimentaire pour des produits frais de base et de saisons. C’est un réel privilège. Ne l’oublions pas !

On a vu la capacité des agriculteurs/trices à s’adapter dans l’urgence, s’organiser pour approvisionner localement en circuit court et répondre aussi à la demande de la grande distribution. Malheureusement, certaines productions comme le lait et les pommes de terre destinées à la transformation en produits comme les frites, croquettes etc. ont été pénalisées par l’arrêt des exportations…

Il est important de souligner que la crise du Covid-19 a permis à la société de prendre conscience de notre souveraineté alimentaire. L’agriculture belge a répondu sans failles aux besoins alimentaires de la population. C’est aussi important de souligner que les aliments sont plus que de simples biens de consommation. Ils ont une fonction psychologique qui est aussi importante que celle de nourrir.  Trouver au quotidien un éventail d’aliments rassure le consommateur, la sécurité d’approvisionnement procure de la quiétude. L’aliment engendre aussi du plaisir, plaisir de le cuisiner, plaisir de le déguster, plaisir de le partager en famille. C’est du baume au corps et à l’âme.

Notre indépendance agricole a été primordiale et nous a prouvé que la souveraineté alimentaire est un enjeu crucial et prioritaire pour nos concitoyens. Mais pour cela, il faut maintenir notre agriculture, économiquement viable. Nous constatons des fragilités structurelles qu’il est urgent de corriger. La souveraineté alimentaire doit répondre à des impératifs de rémunérations correctes pour nos agriculteurs/trices si nous voulons maintenir des jeunes dans la profession et pérenniser une production belge. Il est urgent d’avoir des prix tenant compte des coûts de production.  Derrière le produit, il y a des heures de travail prestées, de la technicité, du savoir-faire, l’art de travailler avec du vivant, et le respect des normes environnementales. Le métier est très complexe et non standardisé.

Après l’émotion, il faut passer à la réflexion de l’après Covid-19… Beaucoup de consommateurs ont pris conscience de l’utilité de notre métier mais aussi les restaurateurs, dont les étoilés de notre pays qui s’engagent à utiliser les productions locales pour élaborer leurs menus. Notre métier est mis en lumière.

Un sondage a été réalisé auprès de 1500 personnes sur ce dont rêvent les belges pour l’après Covid-19. Entre les réponses réalistes ou pessimistes, nos compatriotes sont soucieux de changements. Ils souhaitent principalement que le gouvernement investisse de l’argent public pour une alimentation saine, écologique et à un prix abordable.

Il est clair que pour défendre notre agriculture de qualité, qu’elle soit compétitive, tout en s’inscrivant dans la transition écologique, et dans une fourchette de prix abordable, nous avons besoin d’un partage des responsabilités. Il en va d’une SOLIDARITE accrue entre les agriculteurs/trices, les citoyens, l’Etat et l’Europe. Tous doivent jouer le jeu pour que tout le monde gagne la partie !

 Nous sommes attentifs aux décisions de la futur PAC pour sécuriser notre vocation alimentaire !

Les agricultrices ont un rôle à jouer en communiquant sans relâche pour rappeler que l’agriculture est garante de sa souveraineté alimentaire.

D’autres acteurs se mobilisent pour promouvoir notre métier :

L’APAQ-W avec sa campagne « Ma Quinzaine Locale » qui se déroulera du 3 au 18 octobre 2020, souhaite soutenir et faire découvrir tous les acteurs, producteurs fermiers, magasins à la ferme, points de vente collectifs, GAC… qui proposent des produits locaux en circuit court en Wallonie et à Bruxelles.

L’interview de Catherine Delhaye, de la cellule économique à la ville de La Louvière que vous allez découvrir dans cette édition, n’a pas attendu la crise pour mettre en avant le travail remarquable de nos agricultrices et agriculteurs de la région de Centre Hainaut. Depuis de nombreuses années, Catherine Delhaye fait un travail de communication pour informer le citoyen d’acheter local et de saison.

 Nous devons continuer ensemble à construire un avenir positif pour l’agriculture, afin que le système alimentaire et agricole réponde aux besoins de la population.

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