Après 20 ans de discussion, le 28 juin 2019, l’accord UE Mercosur (Argentine – Brésil – Paraguay – Uruguay) est signé. L’Europe sacrifie son agriculture pour servir les intérêts des industriels de l’automobile, de la chimie, des produits pharmaceutiques et des services.

Néanmoins, cet accord doit encore être approuvé par le vote des états membres et par le nouveau parlement européen.

Cet accord concerne 770 millions de consommateurs, c’est-à-dire un quart du PIB mondial !

Clairement, la suppression des droits de douane atteindra à terme:

  • 91% des droits de douane imposés par le Mercosur sur les produits européens pour une valeur évaluée à près de 4 Milliards d’euros
  • 92% des droits de douane pour les biens sud-américains arrivant sur le sol européen.

L’Europe va importer graduellement sur 5 ans :

  • 99.000 tonnes de viande bovine à 0% de droits de douane ;
  • 100.000 tonnes de volaille à 0% de droits de douane ;
  • 180.000 tonnes de sucre à 0% de droits de douane ;
  • 650.000 tonnes d’éthanol à 0% de droits de douane.

En ce qui concerne la viande bovine, sur les 99.000 tonnes, il y a 55.000 tonnes de viande fraiche destinées à l’horeca et les magasins ; et 45.000 tonnes de viande congelée entrant dans la fabrication de plats préparés.

Nous exigeons un étiquetage précisant l’origine de la viande fraîche, mais aussi celle présente dans les plats préparés !

Le consommateur doit savoir que ces produits importés ne garantissent pas les normes sanitaires, environnementales, sociales ou de bien-être animal que nos agriculteurs respectent par un contrôle permanent.

Nous avons besoin d’une Europe qui défend ses produits de très haute qualité et protège ses agriculteurs et l’agriculture familiale.

On a en face de nous un modèle agricole totalement opposé au nôtre.

L’élevage brésilien est de type industriel. Ces échanges lointains sont aussi en opposition avec les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

L’avenir de notre agriculture familiale est gravement compromis pour nos jeunes… Nous ne pouvons pas garantir une sécurité financière dans un tel contexte…

J’en appelle à nos politiques de prendre conscience que cet accord va entrainer la disparition de la plupart de nos exploitations, le modèle d’agriculture liée au sol, familiale, avec des produits de haute valeur gustative et sanitaire.

Dans cette période de marasme psychologique, et économique, notre atout c’est le consommateur !

Nous devons le conscientiser des dangers de cette marée de produits alimentaires importés sans traçabilité, sans respect de la biodiversité, ayant parcouru des milliers de kilomètres et donc participant au réchauffement climatique.

Le consommateur a un rôle majeur dans son acte d’achat, pour lui et pour notre secteur.

Pour lui, se nourrir de produits de qualité, variés, de saison, proches de chez lui est un gage de santé et contribue favorablement au respect de l’environnement et à réduire les gaz à effets de serre.

En privilégiant les produits belges, il assure la viabilité de notre agriculture.

La société doit se positionner clairement vis-à-vis de l’agriculture qu’elle souhaite garder, une agriculture familiale, à taille humaine, productrice de produits de terroir, de qualité.

Notre survie dépend du soutien des consommateurs, permettant ainsi d’assurer l’avenir de notre profession et de nos jeunes.

La jeune génération est prête à s’investir pour ce noble métier, si la société en fait sa priorité aujourd’hui et demain !

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