Avril est de retour et avec lui le printemps, le renouveau... Les journées s'allongent et se réchauffent petit à petit, les arbres se réveillent, les bourgeons apparaissent...

Quel plaisir d'écouter les oiseaux qui gazouillent, voir la nature qui renaît, mais n'oublions pas, "on ne doit pas se découvrir d'un fil".

Les activités dans nos campagnes commencent à reprendre, notre première mission nourricière étant toujours assurée !

Nous le savons, notre métier est essentiel, il a pour rôle de nourrir l'humanité, de manière qualitative et quantitative, mais pas à n'importe quel prix !  Cela a été rappelé par notre présidente Caroline lors de notre Congrès du 9 mars "L'agriculture qui murmure à l'oreille du citoyen". De nouveau, un beau succès pour l'UAW !  Félicitations à Caroline pour sa brillante introduction !  Le plateau était bien fleuri, les autres intervenants étaient aussi de haute qualité. Un moment d'échange intéressant et constructif, nous proposant des pistes d'avancement à nos réflexions. Merci à toutes et tous pour votre participation. Et merci à nos coordinatrices Fanny et Natacha pour leur contribution à la réussite de ce Congrès.

La question que le monde agricole doit poser à toute la société est la suivante : quelle valeur donnez-vous à l'alimentation de votre famille ? Quel prix êtes-vous prêts à accorder à votre alimentation et à votre santé ?

Manger local ressort comme la première des priorités. En agissant ainsi et en achetant près de chez lui, le consommateur réduit son empreinte carbone, il soutient les producteurs et l'agriculture familiale. 

D'autre part, la tendance à la livraison alimentaire à domicile s'accentue. Le consommateur se fait livrer sa nourriture et réduit de plus en plus le temps qu'il consacre à se nourrir. On mange ainsi chez soi des repas cuisinés par des professionnels à qui l'on demande des produits sains, durables, variés, de saison...

Préoccupé par l'environnement, le consommateur veut des bons produits, des pratiques durables et toujours plus exigeantes et une agriculture résiliente, avec son plaisir pour guide, tout en nous demandant de produire le moins cher possible. Il ne se rend plus compte des coûts de production et du vrai prix de son alimentation. Or, pour obtenir une production saine et de qualité, il faut de multiples connaissances agronomiques et beaucoup de travail, et cela dans le respect de l'environnement et des animaux. De plus, rappelons, qu'en matière de durabilité, l'agriculture constitue une partie significative de la solution. Les gens oublient que le monde agricole a déjà fait beaucoup pour s'adapter aux défis énergétiques, climatiques et environnementaux. La communication reste donc primordiale. Il faut toujours être prêt à leur expliquer de manière positive nos pratiques, nos efforts permanents et leur rappeler le lien entre l'agriculture et l'alimentation. De plus, mieux manger reste complexe. L'amélioration de l'éducation alimentaire est nécessaire, apprendre aux élèves à bien se nourrir via une alimentation saine et équilibrée, venant de tous les systèmes de production de notre agriculture familiale. Toutefois, le repas reste un moment privilégié d'apprentissage en famille.

En conséquence, si les ménages veulent consommer des bonnes choses, ils devront y consacrer le prix juste, un prix loyal qui rémunère les producteurs.  Et si manger local doit coûter un peu plus cher, le gouvernement doit aussi l'expliquer et le faire accepter à la grande distribution et aux consommateurs.

En nous imposant de plus en plus d'exigences environnementales et de mesures qui oublient toute réalité agronomique, sans pouvoir exiger pareilles contraintes aux produits importés, l'Europe fait fausse route. La mise en place de son pacte vert aboutirait à une baisse de production et une hausse des prix de la nourriture. Au point que, pour leur choix alimentaire, les consommateurs se reportent déjà sur des produits importés de moindre qualité et prix, issus de modèle agricole qu'ils refusent sur le sol européen. Dans le contexte actuel de crise, ce phénomène est encore renforcé.

La politique agricole européenne a abandonné son but premier : aider les agricultrices et les agriculteurs à produire, certes toujours de mieux en mieux avec l'aide de l'innovation, mais produire. Il est clair que l'Europe doit revoir ses mesures pour reconquérir sa souveraineté alimentaire. Nous avons besoin du soutien de la société et des politiciens pour continuer à assurer notre fonction première, celle de fournir une alimentation en quantité, qualité et à un prix accessible pour nos consommateurs. 

Il est essentiel de redonner du bon sens à l'agriculture et remettre l'agronomie au cœur de celle-ci. C'est de cette manière qu'il sera possible de réconcilier agriculteurs et consommateurs et répondre au mieux à leurs besoins respectifs, donnant ainsi envie aux jeunes de s'installer. 

Alors, continuons à produire, à nourrir et à le dire !

Je terminerai par une pensée pour Véronique, notre présidente de Namur, qui a perdu un être cher, sa maman.

Joyeuses fêtes de Pâques à toutes et tous,

Carine

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