Après les premiers éditos de cette année, je me demandais ce que je pourrais bien écrire, mais voilà, habitant la commune de Pepinster, j’ai été touchée de plein fouet par le drame de la mi-juillet. ‘ Heureusement pour nous, la ferme est située sur les hauteurs et (seulement) quelques hectares de prairies ont été inondés.

Dès les premières heures, la solidarité pepine et belge s’est mise en route. Alors que nous vidions les maisons pour sauver quelques souvenirs, des bénévoles passaient offrant pizzas, morceaux de tartes, sandwichs et autres. Mais le centre de Pepinster est devenu ville fantôme. Les habitants ont dû évacuer, laissant des immeubles dévastés par le passage de l’eau, de la boue, des détritus. Ceux qui vivaient à l’étage, enfin ceux qui n’avaient pas été inondés, ont dû partir, faute d’électricité, de gaz et d’eau potable. Certains n’ont pas abandonné leurs biens, en survivant dans les décombres, trop fiers pour accepter de l’aide. Malgré leur détresse, quand on leur souhaitait bon courage, ils vous répondaient « il y a pire que nous ».

Les agriculteurs sont très vite intervenus malgré leur travail en ferme, l’un avec un char pour sauver des vies alors que l’eau menaçait d’emporter le char et ce, avec le regret de n’avoir pas pu sauver plus d’habitants, d’autres venus avec leur articulé pour déplacer des encombrants, d’autres avec leur bull pour évacuer des gens situés à l’étage et évacuer des gravas en espérant ne pas découvrir des cadavres et beaucoup sont arrivés avec leur tonneau pour pomper. Certains ont mis à disposition leur hangar pour remiser de la paille pour les chevaux sinistrés ou encore le matériel trempé du hall de sport. Les jours qui ont suivi, un charroi de tracteurs avec bennes a travaillé d’arrache-pied pour évacuer toutes ces montagnes d' encombrants et ce, jour et nuit.

Mais dans quelques jours ou quelques semaines, le citoyen pensera-t-il que ce sont eux aussi qui ont travaillé bénévolement pendant des heures alors qu’ils feront de la poussière en moissonnant, du bruit en récoltant, qu’ils parfumeront en épandant le lisier, qu’ils feront ralentir le trafic en transportant leur récolte, qu'ils pulvériseront pour avoir de beaux fruits et légumes à se mettre sous la dent ? N’oublieront-ils pas, nos chers concitoyens, le respect à l’agriculteur, en ne traversant pas champs et cultures ou en ne jetant pas leurs déchets dans les biens de ceux-ci ? Nous en reparlerons plus tard !

Cet épisode nous a fortement sensibilisé, non seulement pour les drames vécus mais également par la force de l’eau : nous avons besoin de !’eau pour vivre, mais l’eau et la bêtise humaine ont détruit des vies.

Pour écrire plus léger, mais sérieux quand même, nous sommes à un mois de la Foire Agricole de Battice, premier grand rassemblement depuis le confinement. Les préparatifs vont bon train, les nombreux exposants se réjouissent de ce retour, de même que les agriculteurs du plateau de Herve. L’UAW de notre région sera présente, comme lors de la dernière édition de la foire, avec des nouveautés. Vu le précédent succès en 2019 de notre stand, nous espérons avoir de nouvelles petites mains qui pourraient nous aider : qui de mieux pour expliquer au public la vie à la ferme que les agricultrices elles-mêmes ?

Invitation est lancée à vous toutes et tous qui lirez mon édito ces 4 et 5 septembre prochain à Battice.

Ensuite, ce sera la rentrée, outre la rentrée scolaire qui sera chamboulée pour nombreuses de nos petites têtes blondes, ce sera aussi la rentrée de l’UAW. Cette année, année des élections, nous espérons voir parmi nous de nouvelles agricultrices, soit pour « sortir de leur ferme » et participer à nos diverses activités, faire de nouvelles rencontres, s’informer ou si elles en ont l’envie, monter dans les structures du mouvement pour la défense de notre métier.

Depuis 27 ans, dans le mouvement, je peux affirmer que l’UAW m’a permis de m’épanouir, prendre de l’assurance et surtout avoir des copines et amies sur lesquelles je peux compter. Alors, n’hésitez plus, faites le pas, les agricultrices n’ont qu’une envie, être plus nombreuses pour partager, parler, échanger, défendre et ce, toujours dans la bonne humeur : nous avons un même métier et les difficultés, les tracas, les misères mais aussi les joies, les petits bonheurs, tout nous uni, on vous attend à bras ouverts.

Pour terminer, je vous souhaite un mois d’août plus paisible que juillet, des récoltes abondantes, un climat plus propice à notre métier mais surtout une bonne santé.

Prenez soin de Vous.

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