Je m'appelle Sophie Demoitié, j'ai 38 ans. Je suis mariée à Benoit et nous sommes les parents de Gabrielle, bientôt 10 ans et de Armil 6 ans.

Nous habitons Perwez en Condroz sur la commune de Ohey. Je suis employée au laboratoire de l'ARSIA (Association Régionale de Santé et d'Identification Animale).

En quoi consiste votre poste de laborantine ?

Je suis coordinatrice au dispatching de l'ARSIA. C'est le "cœur du laboratoire", c'est l'endroit où tous les échantillons (prises de sangs, matières fécale, laits, organes, biopsies d'oreilles, cadavres...) arrivent afin d'être préparés avant analyses.

Avec mes collègues, nous encodons les dossiers informatiquement (encodage du client, du vétérinaire ayant rédigé la demande, des tests à effectuer) et en assurons le suivi et la préparation (centrifugation, aliquotage et envoi vers les laboratoires).

Un de mes rôles principaux est de vérifier la concordance entre les demandes reçues et l'encodage effectué afin de limiter au maximum les erreurs, répondre aux appels téléphoniques également (demande de résultats, correction à faire...) et assurer le suivi des mails envoyés vers l'extérieur.

Depuis combien de temps exercez-vous cette fonction et quel a été votre parcours ?

Je suis à l'ARSIA depuis 2004. Je suis diplômée d'un graduat en agronomie, options technique et gestion agricole, obtenu à l'ISI Huy en 2003.

Je proviens d'une famille d'agriculteur et je "baigne" dans ce milieu depuis toute petite.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans l’exercice de cette fonction ? Quels en sont les challenges ?

Chaque jour est différent, même si le travail est routinier.

Le contact avec les personnes (vétérinaires, éleveurs...) est très intéressant.

Lorsqu’il y a une demande particulière et que je peux aider à résoudre le problème, c'est super !

Vous aidez également votre mari sur l'exploitation familiale : quels sont les avantages et/ou inconvénients de concilier travail à l’extérieur et exploitation agricole ?

Notre exploitation est une exploitation familiale en polyculture-élevage : élevage de BBB et de pie-noire laitières (+- 40 animaux à la traite), entre 110 et 120 vêlages par an (viandeuses et laitières confondues).

Pour nos cultures, nous avons une douzaine d'hectares de maïs, entre 15 et 20 hectares de céréales (froment, escourgeon, épeautre), et le reste en prairie pâturée et/ou de fauche. Nous avons implanté cette année +- 2 hectares de luzerne, pour essayer d'avoir un apport de protéine supplémentaire.

Pour le moment, je ne vois pas d'inconvénients à concilier les deux, je trouve mon équilibre ainsi. Les journées sont bien remplies !

Le matin, en général, je m'occupe des enfants puis je pars travailler. Mes beaux-parents donnent encore un coup de main.

Quand je rentre fin d'après-midi, j'aide aux devoirs des enfants puis je vais dehors. J'assure la traite du soir également.

J’ai besoin de ce "bol d'air" tous les jours. Et quoi qu'on dise, même si le métier d'agriculteur est difficile, c'est un beau métier où on apprend tous les jours, une école de la vie aussi pour les enfants.

Envisageriez-vous un jour de travailler à temps plein sur l’exploitation et éventuellement d’y développer un nouveau projet et/ou une diversification ? 

L'idée me traverse l'esprit de temps en temps mais n'est pas envisageable pour le moment, mon salaire étant le bienvenu...

Si un jour cela arrive, ce ne sera pas pour diversifier l'exploitation mais plutôt pour continuer le travail déjà accompli.

En tant que laborantine et en tant qu'agricultrice, comment vivez-vous la crise sanitaire que nous traversons ?

L'ARSIA étant une entreprise essentielle, j'ai toujours travaillé. Même si les postes de travail ont été adaptés (télétravail pour ceux qui savent, éloignement des postes de travail pour les autres...). Le contact n'est plus pareil qu'avant mais c'est ainsi, nous devons faire avec encore un petit moment…

La crise sanitaire ne change pas grand-chose au travail à la ferme, les animaux demandent des soins quotidiens et il faut les assurer quoi qu'il arrive.

Les fêtes de fin d'années vont être différentes, les retrouvailles n'en seront que meilleures !

(Crédit photographique : Didier Vanmollekot)

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