"Il n'y a pas meilleure école de la vie que la ferme"

Je m'appelle Céline Jacoby, j'aurai bientôt 28 ans, je suis en couple avec Alex Defat depuis un peu plus de 12 ans. Nous habitons à Villers la Loue et nous avons 2 enfants : Arthur, 3 ans et demi et Emma, 1 an et demi. Nous avons construit notre nid familial à Villers la Loue à côté de l'exploitation agricole d'Alex. Il a repris la ferme avec ses parents : Exploitation Bio, avec des bovins de race Charolaise, des poulets de chair, des cultures, des pommes de terre et maintenant un début d'entreprise agricole.

Pour ma part, je me suis installée et ai développé mon activité à Poncelle, commune de Tintigny, à la ferme de mes parents.

Quel a été ton parcours avant de travailler à la ferme et à la boucherie ?

J'ai toujours été baignée dans le monde agricole, je ne me voyais pas en sortir complètement. Que de souvenirs de cette belle enfance passée à la ferme, à mes yeux, il n'y a pas meilleure école de la vie que la ferme : les animaux, la terre, les naissances, la mort aussi malheureusement, le travail et des valeurs ; « des vraies valeurs ! »

J'ai tout de même dû aller un peu à l'école... Ce n'était pas ce que je préférais mais j'ai terminé ma rhéto en 2012. C'est alors que je commence ma formation en alternance à Libramont à l'IFAPME, en boucherie, charcuterie, traiteur, en cours du soir, le reste du temps en entreprise (pour le stage). J'ai eu la chance d'être dans une boucherie où on aime les bonnes choses et le travail artisanal, ce qui m'a permis d'apprendre pleins de choses.

Et là, pendant mon stage, très vite, tout s’est confirmé, j'avais trouvé ma nouvelle passion :

  • La boucherie, pour la découpe, partir d'un produit brut et arriver au produit fini ;
  • La charcuterie, pour explorer plus de techniques, de saveurs différentes, de bons produits ;
  • Le traiteur, pour satisfaire ce rapport à la nourriture, j'ai toujours adoré manger.

Avec la boucherie, j'ai trouvé ce que je voulais : j'ai l’impression de boucler la boucle, mes parents font naître des veaux, ils les soignent, les engraissent et ensuite on découpe et valorise la viande à la boucherie juste à côté.

J'allais oublier de présenter la ferme de mes parents, c'est une ferme bio, ils ont des Blonde d'Aquitaine, des porcs et des cultures, et presque en autonomie fourragère (manque un peu de luzerne) et céréalière (manque un peu de protéine donc ils achètent du lin).

C'est donc tout naturellement qu’après mes 3 années de formation, je me suis installée à Poncelle. Nous avons commencé par aménager une petite pièce, seulement 25 mètres carrés : une chambre froide, le matériel et plein de motivation, tout le nécessaire pour découper une bête. La bête était toute vendue en colis, puis nous avons commencé à faire des colis de porc aussi.

Puis très vite, l’envie de faire des charcuteries : on construit donc la première annexe, un fumoir, une deuxième chambre froide et une place pour la vente. Commence ensuite un peu de vente au détail, et on installe une vitrine pour exposer nos produits.  Et comme dans tout, plus on veut faire de choses, plus il faut de place, vient alors la deuxième annexe, avec plus de place de rangement.

Comment combines-tu ton travail et ta famille ?

Pas facile cette question... Je dirais comme on peut ! J'ai la chance d'être entourée de personnes bienveillantes et sur qui je peux compter, tant au niveau du boulot que pour la famille.

J'avoue tout de même souvent profiter que les enfants dorment pour faire pleins de choses, je me lève plus tôt pour faire des papiers ou j'en profite aussi pendant les siestes. Je préfère de loin, me lever 1 ou 2 h plus tôt pour faire ce que j'ai à faire pour pouvoir avoir la chance de réveiller mes enfants, déjeuner avec eux et emmener le grand à l 'école. 

Quelles sont vos spécialités ?

Notre spécialité est le fait maison : nous avons tout ce qui est viande de bœuf, viande de porc, préparation, BBQ, salaison, charcuterie, plat traiteur (j'adore cuisiner la choucroute et la touffaye par exemple).

Quel type de clientèle avez-vous ?

Pas vraiment de profil type de clientèle, nous avons quelques personnes du village et d'autres font jusqu’à 30 km. Nous avons des gens organisés et/ou pressés qui passent par notre système de click and collect et d'autres qui sont indécis, ou qui veulent voir avant d'acheter.

La boucherie est ouverte le vendredi de 16h à 19h30 et le samedi de 9h à 12h30, le reste de la semaine, on découpe, on transforme, on fabrique, on charcute, on prépare... Nos produits sont aussi dans 2 GAC, celui de Rossignol et Anlier, dans quelques épiceries/revendeurs et des restaurants.

Quels sont les points positifs et négatifs de travailler en famille sur l’exploitation familiale ?

Le seul point négatif que je puisse trouver à mon métier, hormis le côté administratif qui prend trop de place et de temps au quotidien, c'est que je ne peux pas prendre mes enfants toujours avec moi.

Mais autrement le fait de travailler sur exploitation familiale est génial, en tout cas chez nous, tout le monde est motivé, et tout le monde fait son maximum pour que tout se passe au mieux pour chacun !

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Continuer à servir les gens avec joie et bonne humeur, essayer de nouvelles recettes, valoriser les produits de la ferme.

Quelle est ta vision de l’agriculture de demain ?

L'avenir me semble incertain... J'espère juste une chose, que le métier d'agriculteur soit rémunérateur et qu'il puisse continuer à être exercé par des hommes et des femmes motivés et passionnés.

Infos et contact :

La Campagnarde, Boucherie à la ferme

Rue des Marronniers 1A

6730 Poncelle/TINTIGNY

www.celinelacampagnarde.be

Facebook La Campagnarde boucherie à la ferme Jacoby Céline

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