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Liesbeth vient du charmant village de Cortil Noirmont. Sa ferme est située à exactement 3 mètres de la frontière avec la province de Namur. Elle est agricultrice à titre principal,  maman de deux petites jumelles Justine et Louise de 3 ans et demi et épouse de Julien Swinnen qui lui est indépendant mécanique agricole. Portrait d’une jeune femme qui vit son rêve.

Pourquoi créer ta propre spéculation ?

Après quelques années à travailler en bureau à Louvain la neuve, j’ai souhaité être autonome, revenir vers la nature. J’ai donc suivi les cours A et B puis fait des stages en ferme laitière entre autre et dès 2010 l’idée est venue de me lancer dans les poulets.

Entre l’idée et le projet : 5 ans….

L’idée a muri puis les demandes de permis ont été demandées et l’année 2015 fut l’année de grands changements puisque nous avons, mon mari et moi, non seulement trouvé un terrain sur Cortil Noirmont pour y construire un hangar, mais également une maison et en février 2015 l’arrivée des jumelles est venue compléter le tout.

Des poulets oui ! Mais avec une spéculation bien particulière…

En effet, c’est un domaine que je connaissais déjà car  originaire du village de Beauvechain, je suis tombée dedans dès mon plus jeune âge puisque mes parents font des poulets de chair.

Nous nous sommes donc installé au grand complet pour un nouveau défi : élever des parentaux!

Il s’agit de poules et coq qui sont destinés à engendrer des poulets de chair.

Chaque lot est composé de 20 000 à 24 000 poules et coqs maximum, reste 20 semaines et le lot part ensuite vers une ferme où ils se destineront à la reproduction et à la ponte d’œufs de poulet de chair. Ces œufs iront ensuite dans un couvoir et quand ils auront éclos, les poussins seront acheminés vers une ferme d’élevage de poulets de chair.

Ce type d’élevage demande beaucoup d’attention par rapport à un élevage plus ‘classique’

Il faut être attentif à beaucoup de choses. Le but de l’élevage est d’obtenir des poules et des coqs avec un poids bien déterminé afin d’obtenir par après les mêmes calibres d’œufs et ainsi donner des poussins identiques pour au final obtenir des poulets de chair de même poids.

Aussi, nous les pesons 1 fois par semaine. Un coq à la sortie doit faire entre 3 et 3.5 kg, les poules doivent faire entre 2.7 et 3 kg.

Il faut dont bien regarder au moment du nourrissage, si toutes les volailles mangent bien, et vers 3 à 4 semaines, nous séparons le groupe en deux afin que les plus petits aient assez à manger et puissent prendre du poids.

Des parentaux… c’est une spéculation bien particulière avec un suivi bien particulier.

Pas de formation spécifique pour ce type d’élevage ?

Non, mais j’ai un lien très étroit avec la vétérinaire qui vient régulièrement. Avec elle, nous pouvons ainsi avancer au mieux. Nous formons une bonne équipe ! Il faut savoir que chaque lot reste ensemble et part vers la même ferme, cela évite au maximum les risques  sanitaires. De même, au niveau du hangar, il a fallu réfléchir à l’agencement  afin que cela corresponde à la façon dont nous devions travailler.

Si vous élevez des parentaux, il existe un niveau au-dessus ?

En effet, les grands parentaux, c’est-à-dire ceux qui seront à l’origine de mes poulets. Les fermes de grands parentaux sont souvent situées en France, en Hollande ou en Allemagne. En fonction des commandes de poulets de chair, il faut choisir les grands parentaux pour avoir une lignée qui correspond à la demande.

Un métier assez rare en Wallonie que d’élever des parentaux. Mais grâce à ce métier, Lisbeth peut conjuguer ses deux passions : l’élevage de poulet et sa famille. Elle est ainsi autonome, elle est indépendante, disponible pour ses filles et son mari et elle vit de sa passion. De plus, comme elle le dit elle-même le plus gratifiant dans son métier est d'avoir un contact avec l'éleveur suivant (où les poules produisent les œufs) et de savoir que qu’elle a fourni un bon travail car chaque lot est différent et on élève les poules en tenant compte de l'éleveur suivant.

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