« Quand passion, bien-être et qualité riment avec transparence et proximité »

Je m’appelle Sarah Lefébure, j’ai 39 ans, j’ai deux enfants de 7 et 5 ans. Mon compagnon David est agriculteur à Soignies où il élève des bovins à viande (naissance, élevage et engraissement).

Quel a été ton parcours avant de devenir agricultrice ?

J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans la ferme familiale à Cambron Saint Vincent, ferme mixte culture et élevage. En 2005, j’ai obtenu ma licence en Sciences de Gestion à l’UCL. J’ai ensuite occupé un premier poste au Luxembourg chez KPMG pour de l’audit comptable.

C’est en 2009 que j’ai rencontré mon compagnon. Je suis donc revenue en Belgique pour occuper une place chez IGRETEC à partir 2011.

Et c’est depuis juillet 2019 que je suis installée comme agricultrice à titre principal.

Avant de devenir agricultrice, comment avez-vous, tous les deux, pensé votre projet ?

David avait déjà repris la ferme de sa famille en 2011, dont la spéculation principale est la viande. Nous nous étions alors posés deux questions : « Comment garantir un revenu meilleur et stable au niveau de l’exploitation ? » et « Comment éviter au maximum l’industrie ? ».

Nous avions vraiment envie de produire une viande de qualité différenciée (veaux au pis, pâturage optimisé, autonomie fourragère…), et c’est en ce sens que nous avons lancé la vente directe de colis de viande en avril 2016.

Quel est ton rôle dans ce projet de vente de colis de viande à la ferme développé sur l’exploitation reprise par ton compagnon ?

Je m’occupe de la publicité, de la prise de commandes, de la préparation des colis le vendredi soir et de la distribution le samedi.

Tu t’occupais donc de l’aspect commercial pour vos colis de viande et cela t’a permis de te rendre compte que tu voulais t’investir dans d’autres projets en lien avec l’agriculture, c’est ça ?

Oui, à ce moment-là je travaillais encore à l’extérieur et je me suis rendue compte que j’aimais rencontrer les consommateurs, leur expliquer notre philosophie de travail, notre métier. Cette transparence et pouvoir faire visiter la ferme, c’est vraiment ça qui me plaisait.

J’ai alors dû me poser la question : est-ce que je continue mon travail à Charleroi ou pas ?

Et j’ai choisi de retourner à mes racines !

Une fois cette décision prise, tu avais un nouveau projet en tête ?

En 2018, j’ai suivi les cours du soir (modules A et B) et en 2019 j’ai repris la ferme de mon papa.

Comme diversification, j’y ai ajouté un poulailler mobile. Les poules sont donc élevées en plein air et le poulailler est déplacé chaque semaine dans les prairies. Je m’occupe du ramassage manuel des œufs, de l’approvisionnement du « libr’œufs service », de la préparation des commandes, de la livraison et de la tenue des registres (entrées-sorties).

Pour rebondir sur le thème de réflexion de cette Journée d’étude provinciale, l’élevage en Wallonie a-t-il un avenir ?

Oui, moi j’ai de l’espoir, via le circuit court et la diversification pour des « petites » fermes comme les nôtres.

Je trouve très important de renouer le lien entre l’agriculteur et le consommateur en allant à sa rencontre sur les marchés par exemple. Il est aussi nécessaire de communiquer sur les réseaux sociaux ou via la publicité (télévisuelle/radio).

Je pointerai seulement quelques obstacles à cette diversification : la concurrence grandissante, les nombreuses tâches administratives que cela engendre, et les contraintes AFSCA, dont le règlement n’est pour moi pas adapté aux petites exploitations…

 

Sarah Lefébure

Chemin des Théodosiens 206

7060 Soignies

0478/05 87 61

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