Lors de notre évènement W’UAW à la Foire de Libramont, nous avons tenu à mettre à l’honneur une transmission d’exploitation agricole d’une mère à sa fille. C’est un sujet important au sein de l’Union des Agricultrices Wallonnes car oui, la transmission peut aussi se conjuguer au féminin.
Nous sommes donc allées à la rencontre de Marie-Henriette et de sa fille Aurélie afin qu’elles nous racontent leur histoire.
Aurélie possède une formation de paysagiste et a travaillé pendant 15 ans à l’extérieur mais toujours avec une attache au milieu rural. Elle a ensuite repris l’exploitation il y a un an avec son mari. Ce qui a particulièrement motivé Aurélie à se lancer est la gestion et la valorisation du patrimoine, avoir de vraies valeurs, de voir ses enfants grandir et surtout de pouvoir proposer de bonnes choses à manger et le plaisir d’y goûter. Elle a également deux sœurs, Elodie et Amandine, toutes deux soucieuses du monde agricole et pour qui la transmission de l’exploitation familiale était très importante.
Quant à Marie-Henriette, son époux avait repris l’exploitation de son papa en 1991. Elle a travaillé avec lui mais elle avait également un travail à mi-temps à l’extérieur pendant 25 ans. A partir de 2008, Marie-Henriette a décidé de revenir à temps plein sur l’exploitation familiale. Suite au décès de son époux en 2015, elle a repris la relève avec l’aide de son beau-fils.
Comment s’est organisée cette reprise de ferme ?
Aurélie a repris l’exploitation familiale le 1er juillet 2022, qui est composée d’un élevage laitier, d’élevage de Blanc Bleu Belge et de cultures. Le décès de son papa lui a imposé de bonnes choses mais c’est une décision qui ne lui a pas été facile à prendre. Elle s’est posée beaucoup de questions quant à la reprise mais aussi pour le statut de sa maman qui est encore jeune pour être retraitée.
Aurélie s’est lancée dans les procédures pour la transmission qui ont duré plus d’un an et s’est tournée vers des conseillers qui l’ont aidée dans les démarches mais aussi pour répondre à ses nombreuses questions. Elle a consacré énormément de temps pour réaliser toutes les démarches et ne s’attendait pas à un travail si conséquent.
Comment s’organise votre quotidien ?
Aurélie est maman de trois enfants et n’habite pas encore sur l’exploitation, ce qui demande beaucoup d’organisation. C’est donc Marie-Henriette qui s’occupait de commencer la traite le matin afin qu’Aurélie puisse conduire ses enfants à l’école et elle venait la rejoindre en cours de route. Finalement, elles ont pris la décision d’installer un robot de traite afin de les soulager.
Ensuite, elles doivent également s’organiser pour leur magasin à la ferme car elles ont des horaires d’ouverture à respecter et il faut les conjuguer avec la traite.
Quel est votre ressenti ?
Marie-Henriette est fière et pense qu’il y a encore de l’avenir pour les jeunes en agriculture. Selon elle, il est important d’être bien soutenu, que le repreneur soit sûr de sa décision et passionné car le milieu agricole est très difficile aujourd’hui. La jeunesse représente l’avenir et espère que des jeunes vont continuer à se lancer dans ces beaux projets.
Concernant Aurélie, elle ressent beaucoup de plaisir à travailler en famille et aime ce qu’elle fait.
Quelle est la place de votre famille dans l’exploitation ?
La famille d’Aurélie a une grande place. Ses enfants sont motivés par les activités et aiment mettre la main à la pâte. Pour elle, dans notre société actuelle, il est important qu’ils apprennent les vraies valeurs et à vivre dans le vrai et pas dans l’image.
Qui vous a aidé dans vos démarches ?
Pour Marie-Henriette, il s’agit surtout de son comptable Michael Collot qui l‘a très bien conseillée. Elle avait également contacté le Ministère de l’Agriculture et d’autres personnes qui sont également passées par cette étape et qui ont pu la conseiller de par leur expérience.
Quels conseils pourriez-vous donner à d’autres ?
Parler, être conseillé, écrire les grandes choses à faire et continuer à pratiquer. Malgré avoir toujours continué à venir travailler à la ferme lorsqu’Aurélie n’avait pas encore repris, elle a dû réapprendre beaucoup de choses.
Selon Marie-Henriette, la communication est très importante et ce, à tout point de vue.
