Vu l’évolution inquiétante de l’épidémie, on fait un pas en arrière dans le déconfinement : la bulle sociale est réduite… La crise sanitaire requiert encore aujourd'hui la vigilance de chacune et chacun.
En ces jours ensoleillés d’été, la moisson bat son plein. Les activités de l'UAW ont repris, tout en respectant les consignes sanitaires. Le tourisme rural reprend vigueur, les enfants reviennent dans les fermes pédagogiques. Tous recherchent les grands espaces et une proximité avec la nature. Mais les nouveaux clients des points de vente à la ferme ont abandonné le chemin des exploitations pour retrouver leurs vieilles habitudes. La crise du covid-19 n'a finalement pas changé durablement les habitudes du consommateur.
Cette crise a aussi rayé du calendrier toutes les grandes manifestations de l'été dont notre chère Foire de Libramont qui est un lieu par excellence de communication et de rencontres avec les politiques, les familles d'agriculteurs et les autres familles désireuses de renouer le contact avec la vie de nos campagnes. Notre stand au sein de la "Ferme enchantée" est l'espace privilégié pour accueillir les familles avec des jeux et des dégustations et mettre ainsi en avant la fonction nourricière et la diversité de notre agriculture familiale wallonne.
Mais n'attendons pas le rendez-vous de l'an prochain pour communiquer, car le monde agricole est peu ou mal connu. Il est légitime que les gens s'interrogent sur les modes de production de leur alimentation. Leur montrer la réalité et les bienfaits de notre métier en leur expliquant nos pratiques agricoles permet de corriger des erreurs d'interprétation sur la manière de produire.
Pour valoriser notre secteur, plusieurs actions ont été mises en place récemment comme celle de la Foire qui a réalisé une série de reportages et interviews chez des agriculteurs et des transformateurs. Une cinquantaine de capsules vidéo seront diffusées dans les mois suivants. De même, dans le Hainaut, grâce à la collaboration d’agricultrices, d’agriculteurs et de Hainaut Développement, plusieurs slogans ont été adoptés et imprimés sur une centaine de bâches à installer aux quatre coins de la Province pour sensibiliser les citoyens à l’importance de notre profession.
Il est important de mettre en avant les valeurs de notre métier : passion, innovation, prise de risques, création d'emploi, mission nourricière... Pour nourrir la population et lui assurer une bonne santé grâce à notre alimentation de qualité, nous travaillons 7 jours sur 7. Via les moyens de communication comme les réseaux sociaux qui peuvent toucher un public non agricole, promouvoir notre métier et le valoriser continuellement est indispensable.
Plus que jamais, je suis persuadée qu'il faut prendre notre communication en main. La crise du coronavirus donne l'occasion de rappeler les choses essentielles de la vie : la santé, la nourriture et les proches.
Même si la crise sanitaire semble un peu s'éloigner, les marchés agricoles subissent encore le contrecoup du confinement. Une deuxième vague épidémiologique n'est pas à exclure, la pandémie progresse toujours aujourd'hui dans le monde et chez nous aussi. Les marchés agricoles risquent d'être à nouveau fortement impactés. Nous évoluons de toute façon dans un contexte de grande volatilité.
Lors du dernier comité directeur de l'UAW, nous ont été présentés les objectifs ambitieux de biodiversité de l'Union Européenne dont le but est de promouvoir la prospérité économique. Le futur système alimentaire de "la ferme à la fourchette" vise à instaurer des pratiques agricoles plus durables et ainsi, à assurer aux consommateurs une alimentation saine et respectueuse de l'environnement. Parallèlement, les ambitions du "Green deal" sont mises en avant avec des nouvelles exigences vis à vis du monde agricole, moins de produits phytosanitaires, moins d'engrais chimiques, plus de bio. La priorité est de maintenir la sécurité alimentaire. Mais celle-ci va-t-elle être garantie dans ce système ?
De plus, l’Europe vient de revoir en baisse le budget de la PAC alors qu’elle reconnaît le rôle majeur de l’agriculture en cette période de pandémie. Ce budget n’est pas du tout à la hauteur des nouvelles attentes sociétales et environnementales pesant sur notre secteur.
Proposer de faire encore plus avec beaucoup moins n'est pas tenable. Les agriculteurs ont aussi besoin de plus de protection face aux concurrences déloyales car l'Union Européenne continue à faire des accords commerciaux avec d'autres pays du monde, accords que notre syndicat ne cesse de dénoncer. Cette politique de décroissance agricole ne va pas inciter les jeunes à entrer dans la profession. Or, le renouvellement des générations est primordial.
Restons donc vigilants et ensemble, continuons à défendre notre agriculture familiale !
Je terminerai avec une pensée pour notre vice-présidente nationale Dominique Beckers et notre vice-présidente honoraire Marianne Diffels qui ont perdu un être cher.
Bonne moisson et portez-vous bien !
