Le terme « Agribashing » inconnu il y a quelques années est omniprésent dans le débat public pour dénoncer les pratiques agricoles comme responsables de nombreux maux : pollution, réchauffement climatique, maltraitance animale, etc…

La critique verbale dans les médias et les réseaux sociaux est devenue quotidienne, et à la violence verbale succède l’agression physique empêchant les agriculteurs dans l’exercice de leur profession.

Un climat émotionnel négatif à l’encontre des agriculteurs s’intensifie sur les réseaux sociaux et crée un sérieux mal-être et une incompréhension totale chez nos producteurs.

Il est temps d’analyser objectivement la situation et d’y répondre d’une manière constructive.

Les agricultrices comprennent très bien qu’il est urgent d’agir en personne responsable.

La Province du Hainaut, lors de sa journée d’étude, s’est inscrite dans cette démarche en invitant Eddy Fougier, expert consultant qui a réalisé un rapport pour la FNSEA : « Le monde Agricole face au défi de l’Agribashing ».

Eddy Fougier nuance la réflexion.

Les critiques sont dirigées plus vers l’agrochimie que vers les agriculteurs et c’est surtout le mode de production qui est au cœur des critiques, le recours aux produits phytosanitaires, l’élevage intensif, une agriculture tournée vers l’exportation. Par contre, les agriculteurs ont une bonne image dans l’espace public et certainement une meilleure image que ce qu’ils pensent.

Nous constatons que le métier d’agriculteur/trice devient une alternative de vie pour un nombre croissant de personnes dans ce monde d’incertitude.

Les agriculteurs sont les victimes collatérales de l’image et de l’implication en amont de la production agricole de l’industrie agrochimique et des biotechnologies et, en aval, de l’industrie agroalimentaire, tandis que le consommateur voit l’agriculture au travers de ce qu’il a dans son assiette.

Les agriculteurs sont en grande partie les victimes d’un phytobashing, d’un foodbashing ou d’un agribusinessbashing.

Il est constaté que la critique dans l’opinion publique s’est élargie, s’est radicalisée et s’est intensifiée pour atteindre le moral de nos agriculteurs au plus profond d’eux même.

Dans cette situation de désespoir, la tentation est souvent de réagir violemment mais ce n’est vraiment pas la bonne solution.

L’attaque est perdante et dénigrer les opposants, ne fait que renforcer l’agressivité.

Nous devons prendre de la hauteur, être acteur de notre image et communiquer avec le grand public.

Notre discours doit rassurer, expliquer que notre agriculture est de type familial, à taille humaine, et très loin du gigantisme des exploitations américaines.

Il est donc important de communiquer sur nos méthodes de travail respectueuses de l’environnement.

Qui mieux que le producteur peut expliquer la genèse de l’aliment et permettre ainsi aux citoyens de renouer positivement avec leur alimentation.

En expliquant nos bonnes pratiques, nous établissons un contrat de confiance avec le grand public fondé sur un dialogue d’ouverture et de transparence.

L’agribashing doit être transformé par l’agriculteur/trice en un moyen de retisser des liens avec le consommateur et de créer une relation de confiance tenant compte des attentes sociétales.

Nous devons partir des questions que se pose le grand public, y répondre par un discours simple, clair afin qu’il comprenne notre réalité en toute transparence et sans tabou.

Nous devons expliquer la contribution de l’agriculture au bien commun et les évolutions positives en termes de progrès effectués par le secteur.

Notre communication doit être positive, basée sur des valeurs simples, de sincérité et compréhensible par tous.

L’UAW applique avec succès cette méthode en rencontrant les jeunes enfants, les parents. De la ferme enchantée à Libramont au stand de la foire de Battice, elle a rencontré un vif succès par le dynamisme des agricultrices à transmettre la passion de leur métier.

Les fermes en ville offrent de belles opportunités pour recréer ce lien important et vrai qui rassure le consocitoyen.

Par le jeu, les agricultrices expliquent aux enfants les différentes productions de nos contrées, les soins qu’elles apportent aux cultures et aux animaux. Grâce à un discours simple et captivant, l’UAW entraîne dans la foulée les parents.

Cette dynamique doit être de plus en plus encouragée, elle portera ses fruits car le dialogue se fait directement avec les personnes et non par l’intermédiaire de médias ou réseaux sociaux.

Le rapport humain est fortement apprécié et créer les occasions d’entrer en contact direct avec les citoyens consommateurs, les fermes ouvertes, les magasins à la ferme, les marchés de producteurs et d’autres lieus à inventer, c’est vraiment la clef pour retrouver le respect que les agricultrices/teurs sont en droit d’avoir.

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