Rencontre avec Pauline Delhez, lauréate du concours photo UAW

Rencontre avec Pauline Delhez, lauréate de notre concours photos organisé lors de la Foire de Libramont, et ayant pour thème « Mon exploitation, porteuse de solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

Le 18 septembre dernier, nous avons récompensé notre gagnante avec un bon cadeau Accueil Champêtre en Wallonie et ce, en compagnie du Bureau UAW. Cette rencontre fut l’occasion de lui présenter notre mouvement, mais également de découvrir que Pauline, âgée de 24 ans, poursuit actuellement un doctorat à l’Université de Gembloux Agro-Bio Tech portant sur « l’optimisation conjointe des performances économiques et environnementales des exploitations laitières » (voir ci-dessous). Ce sujet de thèse a suscité l’intérêt de nos agricultrices, et Pauline nous a alors livré une partie des réflexions menées dans son étude, en soulignant l’importance de la recherche en agriculture pour le développement de systèmes de plus en plus performants économiquement et environnementalement.

Pour sa participation, Pauline nous avait fait parvenir plusieurs photos reflétant l’implication de la ferme familiale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Leur exploitation est située dans la région de Herve et est actuellement en 2e année de transition pour finalement passer en bio en 2018. Ils sont à la tête de 60 vaches laitières avec 50 ha de prairies. Cette thématique était plutôt inspirante pour notre jeune chercheuse puisque ses parents ont toujours eu la volonté de pratiquer une agriculture relativement extensive, et ce même avant de passer en bio. 

La photo remarquée par nos visiteurs lors de la Foire de Libramont a été celle mettant en avant les panneaux solaires photovoltaïques fournissant une partie de l’électricité dédiée à leurs installations. Pour Pauline, sa photo la plus représentative aurait été celle mettant en avant la contribution des prairies permanentes comme puits de carbone car leur utilité n’est pas directement perçue et mérite d’être mise en avant comme véritable atout. À l’avenir, Pauline pourrait envisager de contribuer à la diversification de la ferme familiale par la transformation du lait, leur volonté n’étant pas d’augmenter la surface des prairies. La famille n’en reste pas moins inquiète pour l’avenir du lait, mais garde une attitude positive et une volonté de s’adapter aux circonstances avec le sourire !

 

Pauline Delhez nous parle de son sujet de recherches : 

Je réalise ma thèse à l’unité de Statistique, Informatique et Modélisation appliquées de Gembloux Agro-Bio Tech. Elle est financée par le Fonds National de la recherche Scientifique.

Mon sujet de thèse porte sur la contribution à l’optimisation conjointe des performances économiques et environnementales des exploitations laitières.

La première partie de ma thèse était dans la lignée de mon travail de fin d’études, pour lequel j’ai étudié les relations entre les émissions de méthane entérique des vaches laitières (c.-à-d. le méthane produit dans le rumen) et des données technico-économiques issues de comptabilités de fermes laitières wallonnes.

Le méthane est prédit grâce au spectre du lait, celui-ci étant obtenu grâce aux analyses réalisées lors du contrôle laitier. Cette méthode de prédiction du méthane a été développée par le CRA-W de Gembloux. Les premiers résultats de cette étude ont permis de mettre en lumière certains facteurs associés au méthane (facteurs liés à la gestion du troupeau, à l’alimentation, etc.), et de voir si les troupeaux produisant moins de méthane ont de moins bons ou meilleurs résultats économiques que ceux produisant beaucoup de méthane.

C’est une étude assez innovante, car elle utilise des données réelles de fermes commerciales wallonnes et pas des données d’expérimentation. Elle a, de plus, été réalisée à grande échelle (plus de 200 fermes sur 8 ans). Par ailleurs, ces recherches ont porté uniquement sur le méthane produit dans le rumen. Il est important de noter que les émissions de méthane des bovins ne sont pas suffisantes pour évaluer l’impact environnemental global des élevages laitiers. Il faut prendre en compte les autres gaz à effet de serre émis, mais aussi les puits comme les prairies, ainsi que les autres facteurs environnementaux comme la gestion des ressources en eau, la conservation des paysages ou de la biodiversité.

C’est pourquoi mes premiers résultats doivent être inclus dans des études plus larges pour avoir une vision globale et réaliste des impacts – et apports – environnementaux de l’élevage et des liens avec la rentabilité des exploitations. La suite de ma thèse va donc porter sur la contribution au développement de modèles économiques et outils d’optimisation multi-objectif pour évaluer et optimiser simultanément et plus précisément certains paramètres environnementaux et économiques au sein des fermes laitières.

 

 

 

 

 

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