Rencontre avec Amandine Vanderheyden, Jeune pousse de Liège 2018

Amandine est une jeune agricultrice de 24 ans qui, depuis février 2017, a installé sa chèvrerie et son atelier de transformation dans la ferme familiale, située sur la commune des Fourons. Soutenue par sa famille et déterminée, elle propose déjà une large gamme de fromages qui sont aussi bien appréciés en Flandre qu’en Wallonie 

Comment vous est venue l’idée de créer votre chèvrerie ?

Après mes études d’éducatrice spécialisée, il y a deux ans, j’avais envie d’autre chose, et l’idée m’est venue d’acheter des chèvres… Mon papa est agriculteur depuis 30 ans, l’exploitation compte une quarantaine de vaches laitières et trois gîtes (d’une capacité maximum de 50 personnes). Mon papa transforme le lait de vache en beurre et en maquée babeurre. Les infrastructures de la ferme me permettaient donc d’installer un troupeau de chèvres et de transformer leur lait. Quand j’ai commencé à fabriquer mes fromages de chèvres, nous avons d’abord été un peu à l’étroit dans l’atelier de transformation de mon papa… Cela a duré six mois, puis nous avons transformé une autre partie de la ferme pour pouvoir disposer d’un plus grand espace, et pour lequel nous avons racheté du matériel supplémentaire nécessaire à la fromagerie.

Comment vous êtes-vous formée ?

En fait, je n’y connaissais rien… Je suis donc partie dans les Vosges pendant un mois, grâce au WWOOFing, pour découvrir une chèvrerie et apprendre les bases de la transformation fromagère. Cette expérience a vraiment été super enrichissante, puisque j’ai commencé par m’occuper des naissances, pour ensuite passer en fromagerie où j’ai réalisé mes premiers fromages et appris des recettes que j’ai notamment pu reproduire ici. C’est aussi ce qui me permet aujourd’hui de travailler « au feeling ».

Après ce voyage, j’ai suivi une formation via Diversiferm, une fois par semaine pendant quatre mois, où j’ai complété/perfectionné mes connaissances en fromagerie, surtout en ce qui concerne les principales « erreurs » que l’on peut commettre dans la fabrication d’un fromage et les défauts que cela occasionne sur les produits finis.

Comment se passe la cohabitation entre les différentes activités de votre ferme familiale ?

Sur la ferme, j’ai le statut d’aidante, mais c’est moi qui gère la partie administrative de la chèvrerie. Mon papa s’occupe des vaches laitières et de la transformation du lait, et ma maman gère nos trois gîtes. L’activité liée aux gîtes permettant aussi d’assurer une visibilité à nos produits.

Les chèvres et les fromages

Mes chèvres sont de race Saanen, j’en ai 26 à la traite et 12 chevreaux. J’aurai un troupeau d’une quarantaine de chèvres en 2019. À partir de la chèvrerie, elles ont un accès libre aux prairies, soit un hectare partagé en quatre parties. En plus de cet accès à la prairie, elles disposent de foin et de tourteaux en compléments.Je consacre tous les jours environ 4 heures pour la production. Actuellement, je propose des chèvres frais épicés, le fleur de chèvre (type brie), le camemberdine, de la tomme, des fromages cendrés et des yaourts. Je crois aux circuits courts : mes produits sont disponibles dans le distributeur devant la ferme et sur les marchés (Visé, Bressoux, Le Court-Circuit à Liège en saison). Mes produits se retrouvent également dans différentes fromageries, magasins de proximité, épiceries et restaurants. Pour la vente de mes produits, les débuts ont été un peu difficiles mais la région est très touristique du coup le bouche à oreille a bien fonctionné et cela a créé un effet boule de neige auprès des épiceries et restaurants.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Cela mériterait encore réflexion, mais j’aimerais allier mon activité à la ferme et ma formation d’éducatrice spécialisée, en développant des activités pédagogiques sur l’exploitation. Actuellement, je pourrai difficilement dégager du temps pour développer un projet de ferme pédagogique, mais si un jour j’ai de la main d’œuvre disponible, pourquoi pas !

Au niveau des fromages, j’envisage aussi de produire des tommes aux goûts différents, mais ce ne serait pas encore pour tout de suite !

 

Chèvrerie des Fous Ronds

Amandine Vanderheyden

Mostert 23

3793Teuven

0497 64 47 33

FB  @chevreriedesfousronds

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